Bilan n 2 882 enfants sont nés hors mariage en 2007. Il y a eu 600 grossesses non désirées de femmes ayant entre 15 et 25 ans et dont 85% sont issues des zones rurales. C'est ce qu'a révélé jeudi dernier à Alger le ministre de la solidarité nationale Djamel Ould Abbas lors de son allocution d'ouverture des travaux de séminaire sur «la refonte du système de prise en charge des enfants privés de famille». Des partenaires onusiens et autres associations qui accompagnent l'Algérie dans son programme initié au profit de cette frange fragile de société, ont participé à ce rendez-vous. Les représentants de l'Unicef, Médecins de France, SOS Kinderdof, Handicap International, Aaefab, mais aussi des assistants sociaux, des psychologues, des directeurs de l'action sociale et des cadres du ministère de la Solidarité nationale, qui contribuent tous à l'élaboration de ce nouveau système de prise en charge de ces enfants. Et avant de procéder à l'installation des différents ateliers de travail, Djamel Ould Abbas a tenu à préciser que les chiffres indiquant l'enregistrement de 5 000 enfants abandonnés à la naissance chaque année sont inexacts. Selon lui, le nombre réel est de 3 000 cas signalés annuellement et ce, depuis l'année 2001 . Il est à rappeler que ce nombre de 5 000 enfants abandonnés a été avancé par des chercheurs universitaires lors du séminaire organisé sur la famille et l'éducation en Algérie en juin dernier. Loin de toute polémique, la rencontre de jeudi avait pour objectif de mettre en place un programme plus efficace pour venir en aide à ces enfants en difficulté. M. Fontaine représentant de l'Unicef en Algérie estime que notre pays a, depuis quelques années, pris conscience de ce qui se fait à travers le monde en matière de protection et de sauvegarde de l'enfance. M. Rioux de SOS Kinderdof, trouve que l'initiative de construction de villages pour accueillir ces enfants pour laquelle l'Algérie a adhéré depuis presque une vingtaine d'années mérite d'être encouragée. Pour rappel SOS Kinderdof avait débuté ses activités en Algérie en 1992 au village SOS de Draria, après avoir signé une convention avec les autorités algériennes en 1985. Quant à M. Sourri représentant de Handicap International, il a réitéré l'engagement de cet organisme international à aider l'Algérie dans son programme pour la prise en charge des enfants privés de famille surtout ceux qui présentent des handicaps physique et mental. Grâce à ce nouveau système, l'Etat s'engage davantage à jouer le rôle majeur pour aider ces enfants dans leur épanouissement et leur insertion dans les milieux social et institutionnel. Les cinq ateliers qui ont été installés, seront chargés d'exécuter ce nouveau projet. Le premier planchera sur la prise en charge des enfants privés de famille qui ont entre 0 et 3 ans. Le second se concentrera sur les enfants entre plus de 3 ans et 18 ans. Le troisième suivra les formations des intervenants auprès des enfants. Le quatrième se focalisera sur la protection des enfants handicapés et enfin le dernier atelier sera chargé d'étudier les possibilités et les conditions d'accueil en milieu familial ou ce que nous appelons chez nous le système de kafala. Chiffres officiels l Selon le ministre Djamel Ould Abbas, l'Algérie compte 22 000 enfants privés de famille, dont 13 000 sont pris en charge par l'Etat algérien dans des centres d'accueil des enfants de l'Etat et 2 000 sont placés dans des familles algériennes résidant à l'étranger. Le système de kafala enregistre des résultats très appréciables. A Alger les familles sollicitant les centres d'accueil et les pouponnières pour adopter des enfants privés de famille sont de plus en plus nombreuses . 600 demandes attendent toujours d'être satisfaites. Cela dit il existe un déficit en matière d'offres. En Algérie, il existe 35 foyers d'accueil d'enfants , 3 centres de formation destinés aux encadreurs et assistants sociaux.