Plusieurs cadavres de nouveau-nés ont été découverts abandonnés dans des décharges publiques et dans les rues. «551 enfants nés hors mariage en 2009 sont pris en charge par leurs mères biologiques à la faveur des campagnes de sensibilisation initiées par le ministère», a déclaré hier, Djamel Ould Abbès. En réponse à une question d'un député de l'APN, le ministre a également précisé que «près de 3000 naissances hors mariage sont enregistrées chaque année en Algérie.» Dans le même contexte, Ould Abbès a évoqué certaines mesures d'accompagnement prises par le ministère de la Solidarité nationale en matière d'assistance sociale et morale (soutien psychologique) au profit de la mère célibataire et son enfant. Le ministre a également mis en place des mécanismes pour la prise en charge des mères célibataires et de leurs enfants, notamment sur le plan sanitaire, outre des mesures pour bénéficier de programmes de formation et intégrer ainsi la vie socioprofessionnelle afin de pouvoir prendre en charge leurs enfants. Aussi a-t-il suggéré l'organisation d'une rencontre parlementaire sur les politiques adoptées en matière de protection sociale au profit des mères célibataires. La situation en Algérie est devenue plus que jamais préoccupante, en plus de ces naissances vivantes «illégitimes», chaque semaine, les unités de la Gendarmerie nationale et les ser-vices de la Sûreté nationale découvrent des cadavres de nouveau-nés abandonnés dans des décharges publiques et dans les rues... Par crainte du double rejet sociétal et familial, beaucoup de jeunes femmes célibataires qui se retrouvent enceinte font recours à l'avortement pour dissiper leur «mal»; leur nombre est aussi important. L'avortement est devenu, en l'espace de quelques années, un phénomène social en Algérie à l'instar de beaucoup d'autres pays dans le monde. C'est un phénomène qui n'est pas du tout cerné et reste, de l'avis des spécialistes, un tabou. Selon la Gendarmerie nationale, 80.000 avortements ont été recensés en Algérie durant ces dix dernières années avec une moyenne de 8000 avortements par an dont presque 200 à 300 sont illégaux (IVG clandestine ou interruption volontaire de grossesse). Quant à la prise en charge par kafala, Djamel Ould Abbès a affirmé, jeudi, dernier que «sur 29.000 enfants privés de famille et/ou nés hors mariage durant les dix dernières années, environ 21.000 ont été pris en charge dans le cadre de la kafala par des familles en Algérie et de la communauté nationale à l'étranger», a précisé M.Ould Abbès dans une déclaration à la presse en marge des travaux de l'Assemblée populaire nationale (APN), réunie en séance plénière consacrée aux questions orales. Le ministre a rappelé, par ailleurs, le projet de loi relatif à la détermination de la paternité visant à garantir l'identité de l'enfant né hors mariage, faisant savoir que ce texte sera examiné cette année en Conseil de gouvernement. Ce projet de loi élaboré par le ministère avec la participation des secteurs concernés a pour objectif de garantir une meilleure insertion sociale de ces enfants.