Spécialité n «Comme le thé pour un Sahraoui est comme le café pour un citadin, les gens pensent que nous avons des astuces, des recettes miraculeuses pour donner à notre boisson un goût et une saveur uniques». Les vendeurs ambulants de thé n'ont pas besoin de grand-chose pour préparer leur boisson forte. Ils le font avec les moyens du bord : une théière grand volume (souvent de 8 litres), une casserole en aluminium usée ou une boîte de conserve (un bidon de peinture, ou de tomates de 500 g vide) qu'ils transforment en braséro, (kanoun) et qu'ils remplissent de charbon en l'attisant à chaque fois . «C'est justement la simplicité de notre matériel qui fait le charme de notre métier», explique Ahmed, 27 ans un vendeur de thé venu de Béchar en 2007. Ahmed a loué une chambre à la place des martyrs avec trois de ses collègues. Il s'agit d'une vieille pièce coloniale où le propriétaire leur a permis d'utiliser une bouteille de gaz butane. Ils se lèvent souvent très tôt pour préparer leur boisson et arriver au moment opportun aux arrêts de bus. Mais qu'a-t-il de spécial ce thé sahraoui ? Rien de spécial répond Ahmed. «C'est d'abord culturel. Les habitants du Nord ont cette idée que le thé est d'abord une spécialité des gens du Sud. Et comme le thé pour un Sahraoui (nomade) est comme le café pour un citadin, les gens pensent que nous avons des astuces, des recettes miracles pour donner à notre boisson un goût et une saveur uniques. Non rien de mystérieux, le thé que nous préparons est un thé chinois, celui importé et consommé par tous les Algériens. Comme chacun sait, il existe trois qualités de thé chinois (le thé vert, le thé noir et le thé rouge), le premier coûte 600 DA le kilo, le second 400 DA et le dernier 200 DA. Nous utilisons souvent le thé vert qui a un goût un peu fort et excitant», souligne Ahmed. Mais le thé sahraoui est réputé pour sa sapidité forte et son odeur spéciale, non ? «Peut-être pour vous, mais chez nous on ne lui rajoute rien. Sauf qu'on le prépare avec de la menthe séchée et certains lui ajoutent une petite quantité de miel.» Ces jeunes portent avec eux un petit couffin où ils mettent les gobelets et les verres .