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Les vendeurs de thé ambulants
ILS VIENNENT DU SUD, ILS SONT ETUDIANTS OU SANS EMPLOI
Publié dans L'Expression le 27 - 01 - 2009

Le plus curieux est que cette théière ne se vide jamais. Il y a toujours au fond une tasse de thé qui attend son client.
Ils sillonnent la capitale, villes et villages, les plages en été, et aux alentours des stades... Infatigables, toujours avec un sourire aux lèvres, propre aux seuls gens du Sud. Ils ont su capter la confiance des citadins friands de ce thé, élixir dont se délectent régulièrement les gens du sud du pays.
Ils sont venus nombreux de cette région proposer le «breuvage magique» du Sud aux citadins en mal d'exotisme. Ils ne manquent pas d'allure. Le teint basané, la tête parfois enturbannée, le pas leste, et bien sûr munis de leur grande théière en cuivre jaune...C'est le service instantané. En deux temps, trois mouvements, votre verre est rempli d'un thé parfumé à la menthe fraîche dont quelques branchettes sont toujours disponibles. Fumante cette boisson, car ingénieux, ces vendeurs ambulants ont pourvu leur théière d'un petit récipient accroché en-dessous, pourvu de petites braises pour maintenir le contenu au chaud. On se croirait presque dans une oasis!
Le plus curieux est que cette théière tient à quelque chose de «magique». Elle ne se vide presque jamais. Il y a toujours au fond une tasse de thé qui attend son client.
Malins et perspicaces, ces vendeurs de thé savent choisir les endroits où proposer leur boisson savoureuse, concoctée à la manière sudiste. Le moment de servir n'est plus de rigueur. Ce thé se consomme à tout moment de la journée. Il est, certes, mieux apprécié en fin d'après-midi ou le soir. Les chalands sont débusqués par ces jeunes vendeurs, au port fier et altier propre aux gens du Sud, et contents aussi de proposer une boisson agréable à souhait.
Rencontré un soir au gré d'une balade en ville, Abdelghani Mabrouki, est l'un d'eux. Il a 24 ans. Paraissant un peu plus avec son allure filiforme, des lèvres gercées, son port élancé, nous fait tout de suite penser à un méhariste nous narguant du haut de son dromadaire. Abdelghani vient de loin. De la banlieue de Timimoun dans la wilaya d'Adrar. Plus exactement du lieudit «Zaouiet». Affublé de son sourire peut-être malicieux, qui sait? Les gens du Sud sont souvent impénétrables. Tout en ponctuant ses dires par son geste «majestueux» pour servir un thé à la saharienne, il brandit haut sa théière en cuivre d'un éclat passé quelque peu par le temps et l'usure, laissant couler ce liquide doré plein de lumière et de couleurs du soleil dans un contenant (hélas aujourd'hui en vulgaire plastique), avec un bruissement qui ressemble agréablement à celui d'un ru dans une oasis. Abdelghani s'est prêté à nos questions sans ambages, mais avec une certaine pudeur qui cache mal sa timidité. Il s'adonne à ce «métier», cette occupation si l'on peut dire, depuis 2003, date à laquelle il a terminé la période de son Service national.
Dynamique, sans en avoir l'air, dans ses prospections de travail, il propose même ses «services à domicile», notamment pour les fêtes de mariage et autres festivités où les boissons chaudes sont fort appréciées. Lors de ces soirées conviviales, le thé est de mise. Il est dégusté et sert à mieux capter les mélomanes bercés par les chansons du terroir, psalmodiées par un orchestre local. Son «cachet» pour de telles occasions, peut osciller facilement, affirme-t-il, entre 5000 dinars, et beaucoup plus, selon...Pour ce faire, ils se mettent à deux ou à trois, tous de la même région, pour assurer un service excellent au client qui les rétribue, il faut le reconnaître, grassement. Abdelghani en convient avec une satisfaction entendue qu'il accompagne de la désormais expression nationale «normal».
L'été, ces vendeurs de thé sillonnent les plages, passant allègrement du sable saharien au sable marin, offrant un «plus» aux estivants, solitaires ou en famille. Ce sont souvent des étudiants universitaires d'Adrar ou d'ailleurs qui font ainsi, sans fausse modestie, le «joint» avant la rentrée. Les lycéens sont aussi de la partie, nous affirme Abdelghani qui n'appartient à aucune de ces catégories. Lui, le fait par besoin. Cette occupation lucrative lui permet de nourrir sa famille «restée au bled» et préparer décemment son «bond en avant» dans la vie qu'est le fondement d'un foyer.
«Fi afrahakoum oua aârassakoum», est un spot publicitaire inscrit en arabe sur sa carte de visite (pardon!) sur laquelle il invite le client à déguster le «thé du Sud». Un numéro de téléphone y est inscrit, ceci pour dire combien cette occupation est en voie de se «professionnaliser» pour devenir, dans quelque temps, peut-être, incontournable afin de dispenser la femme algérienne d'une de ses corvées lors des fêtes familiales qu'elles veulent réussies en tout point de vue.
Ces jeunes gens ne s'arrêtent pas là. Ils proposent aussi leurs services aux cafetiers qui en tirent un certain orgueil (et un bénéfice certain) que de servir du «vrai» thé. Ils viennent, pour certains, préparer le thé, tôt le matin, laissent un aide pour le servir tout le long de la journée, avant de s'en aller proposer le même service ailleurs à d'autres cafetiers qui désirent se «mettre au goût du jour.»


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