Dans la plupart des cas, après la cérémonie, on dépouille Tighonja de ses vêtements et de ses bijoux et on la disloque. Au Tafilal et, selon Laoust, les femmes engagent une lutte. On se donne réellement des coups de pied et de poing, on se griffe, on s'arrache aussi la poupée qu'on malmène. La cérémonie finit par la destruction de la poupée – on retrouve ici le principe du jeu de la korra (la balle, confectionnée pour les jeux de printemps) et qui doit être disloquée, pour favoriser l'éclatement du ciel et le déversement de la pluie – dont on recueille les morceaux parce qu'on pense qu'ils sont porteurs de baraka et on les garde précieusement comme des reliques. Parfois, on organise un simulacre de funérailles et on enterre la poupée ! Mais il n'y a ni pleurs ni deuil : au contraire, on souhaite que la pluie tombe pour «faire pourrir la poupée» ! Les personnages d'Anzar et d'Aghondja se rencontrent surtout en Algérie et au Maroc. En Tunisie, c'est un autre nom qui est évoqué, umm Bongo, ou la mère Bongo, une poupée, fabriquée avec deux bâtons en croix revêtus de vêtements féminins. Comme pour Aghondja et Anzar, la poupée, portée par une femme, est suivie par un cortège de femmes et d'enfants.