Ailleurs, la Fiancée de la pluie n'est pas une jeune fille mais une poupée, fabriquée à partir de deux cuillers à pot entrecroisées que l'on revêt d'une robe et d'un foulard. On utilise aussi une pelle, un entonnoir, tous des objets symboliques, utilisée pour transvaser des liquides ou travailler la terre. Un autre rite, relevé en Algérie et au Maroc, s'appelle Aghondja, Ghondja et Tellghondja, une poupée également revêtue en fiancée et promenée en procession. Ce rite est aussi bien répandu dans les régions berbérophones que dans les régions arabophones. Le mot provient du berbère, aghondja qui signifie ‘'louche'' ou, plus spécialement ‘'cuiller à pot''. La louche, déguisée en fiancée. Sur la partie bombée de la cuiller, on lui dessines les traits du visage avec de la teinture noire : yeux, nez, bouche, on lui maquille les joues avec du fard rouge. On lui recouvre la tête d'un foulard, on lui accroche des colliers et des boucles d'oreilles. On promène la poupée dans les rues, avec des litanies pour supplier la pluie de tomber. Les passants asperge d'eau le convoi. Comme pour Anzar, on quête de la nourriture avec laquelle on prépare un repas que l'on partage, entre les participants. Dans la plupart des cas, après la cérémonie, on dépouille Tlghonja de ses vêtements et de ses bijoux et on la disloque. Il s'agit de provoquer le courroux du ciel et de faire pleuvoir.