Certes, les vêtements ont tous la même fonction : revêtir, cacher les «parties honteuses», mais il y a vêtement et vêtement. Et comme dans les autres pays, le vêtement permet d'opérer des distinctions : entre les sexes d'abord ? bien que certains, autrefois comme aujourd'hui, soient portés par les deux sexes ? sociales aussi. C'est par la tenue vestimentaire que l?on jugeait autrefois de la fortune d'un homme ou d'une femme, c?est par les vêtements aussi que l'on s'imposait et que l'on imposait le respect aux autres. Aujourd'hui encore, les femmes font étalage, dans les fêtes, de leurs vêtements : c?est à qui portera la plus belle robe et surtout la plus coûteuse ; elles se parent de bijoux, autre étalon pour mesurer la fortune et le prestige. Les hommes font moins étalage de leurs vêtements, mais aiment aussi montrer, à l'occasion, leurs tenues d'apparat... Les enfants, c'est connu, salissent et déchirent leurs habits, mais aussi, on aime à bien les habiller. Un adage dit même : «Ma tâ'tich lwadek yaklu, lebess-hum» (ne fais pas manger tes enfants, mais habille-les bien) ou, dans une autre version, «lebess-hum, ma twekelhumch» (habille-les, ne les nourris pas) ! On ajoute, pour expliquer le conseil, que personne ne sait ce que l'on donne à manger à ses enfants, mais que les vêtements, eux, tout le monde les voit. On comprend dès lors que pour les cérémonies, pour les fêtes religieuses, comme l'Aïd, on se soucie beaucoup de la toilette des enfants. C'est à qui habillera le mieux le sien, et de neuf, des pieds à la tête !