Le savon de Marseille, fabriqué à base d'huiles végétales, a le vent en poupe et fleurit dans les salles de bains du monde entier. Ce retour en grâce d'un produit laissé sur le carreau par l'arrivée de la machine à laver puis ringardisé par le développement des gels douche, s'explique par l'intérêt de plus en plus évident des consommateurs, alertés par «les associations de consommateurs contre les produits chimiques», pour la composition des produits. La crise de la vache folle a aussi contribué à cette renaissance, les acheteurs avertis se détournant des savonnettes au suif – l'essentiel du marché. Pour séduire, le savon de Marseille a aussi su opérer sa mue et se diversifier. A côté du gros cube de 600 g, les fabricants proposent des savonnettes parfumées ou bio, des savons liquides, des shampooings, des barres de deux kilos pour décorer sa maison... Seul hic, tous les savons estampillés savon de Marseille ne sont pas fabriqués dans le sud-est de la France. Car si les savonniers marseillais ont inventé le procédé de fabrication au Moyen Age, l'appellation n'est pas protégée. Les plus gros fabricants sont aujourd'hui les Chinois et les Turcs.