Histoire n La femme aux chevilles tatouées, un roman inscrit dans le terreau local, associe le réel à l'imaginaire. Les lecteurs peuvent découvrir, en se prélassant, ou non, sous le soleil au bord de la mer, l'une des nouveautés des éditions Alpha. La femme aux chevilles tatouées, un roman écrit par Rabéa Douibi, propose à découvrir un imaginaire envoûtant et en même temps poétique dans lequel le lecteur est transporté dans un élan féerique tantôt dans le réel, tantôt dans des paysages fantasmagoriques. La femme aux chevilles tatouées raconte l'histoire de Mohand, un jeune homme, appelé l'Etranger à la flûte. Après avoir perdu ses parents, Mohand, le rêveur et l'énigmatique, quitte son village natal et entame un voyage à la fois géographique et mental. Il sillonne toute la Kabylie ; de village en village, il survit à l'aide de menus travaux, jusqu'au jour où il arrive à Matala et voit son existence prendre un tournant inattendu. Dans ce village où les langues sont nouées par la crainte de représailles, où les habitants préfèrent se taire de peur d'attiser la colère de celle dont on préfère ne pas citer le nom, Mohand réussit, là, où tous les hommes du hameau ont échoué : il arrive à défier, à dompter, voire à apprivoiser la Montagne qu'on dit être maudite. Tout homme de Matala, ayant osé pénétrer, par curiosité ou par arrogance, dans le monde de la Montagne maudite, habitée, dit-on au village, par une présence surnaturelle, celle de la femme aux chevilles tatouées, et s'étant hasardé à troubler son repos, l'a payé de sa vie. Contrairement à tous ces hommes, Mohand, quant à lui, parvient à apaiser l'esprit de la femme aux chevilles tatouées, laquelle l'accepte étrangement et l'accueille intimement dans son vaste domaine interdit à la gent masculine sous peine de mort. Elle l'accueille dans son absolue intimité. Mohand finit par rencontrer cette créature tant redoutée par les villageois, notamment par les hommes, mais seulement dans ses rêves. Il obtient grassement ses faveurs. Il devient son protégé, son amant. La femme aux chevilles tatouées où viennent se mêler étroitement réalisme, légendes et croyances enchanteresses, est un roman à lire. Car il s'agit d'une histoire, d'un chant d'amour. Il est également un hymne à la Kabylie, à sa beauté et à sa culture. Il est digeste et aéré. Sa lecture est plaisante et commode. C'est de la littérature d'évasion qui permet donc au lecteur de s'évader, ne serait-ce que le temps d'une lecture, dans un imaginaire savoureux et attachant.