Conifère dont les feuilles et le bois étaient jadis destinés à de nombreux usages, notamment dans la construction et la médecine traditionnelle, le genévrier est progressivement abandonné au profit de matières et de matériaux plus actuels. C'est le cas de M'sila où le bois très solide de cet arbrisseau était surtout utilisé pour supporter les toitures des maisons alors recouvertes de terres argileuses imperméables. Les anciens expliquent qu'à cet effet, des morceaux de bois servaient ainsi de poteau porteur guindas sur lequel reposent des traverses de pin et des planches. La structure ainsi obtenue pouvait résister à des poids considérables. Joignant l'utile à l'agréable, les poteaux de genévrier ou de pin, ainsi utilisés, répandent des années durant de bonnes senteurs à l'intérieur de l'habitation faisant l'économie de l'encens et autres parfums, et chassant mouches et moustiques, explique-t-on encore. Une des habitations témoignant encore de cet usage séculaire bien inspiré, est celle du grand plasticien orientaliste Nasr-Eddine Dinet à Boussaâda. Les poteaux porteurs de toit du premier étage de cette demeure, à deux niveaux et en très bon état de conservation, sont faits de genévrier. Outre la construction, le genévrier figurait aussi en bonne place parmi les nombreuses plantes médicinales de la pharmacopée traditionnelle. Une infusion à base de ses feuilles aurait des effets soulageant sur les maux d'estomac et les intoxications alimentaires légères. La même infusion sert également au tannage de cuir brut. Le bois du genévrier oxycèdre est utilisé, par ailleurs, pour l'obtention de l'huile de cade de qualité qui, selon la tradition, peut être utilisée dans le traitement supposé de certaines plaies, infections ou inflammatoires. Cette huile est également largement utilisée par les éleveurs pour le «traitement» de la gale animale. L'apparition des nouveaux matériaux de construction a fini par faire reculer l'emploi du bois de cet arbre dans la maçonnerie. Corollaire de cette évolution, les maîtres artisans spécialisés dans ce mode de construction ont fini par se retirer au point qu'il n'en existe pratiquement aucun aujourd'hui.