Le lion est un prédateur de l'homme et les contes conservent le souvenir de ces époques effrayantes où les fauves envahissaient les villages, voire entraient dans les maisons pour enlever du bétail et parfois même des êtres humains. Dans le conte kabyle, A vava-inu-va, dont Idir a tiré une célèbre chanson, un vieillard, cloué par une incongruité, commise en pleine assemblée, ne peut plus se déplacer. Sa fille lui construit une cabane et il doit s'y résoudre à vivre. La jeune fille lui apporte quotidiennement ses repas, et pour reconnaître que c'est elle, elle fait tinter ses bracelets et lui dit, de sa voix claire, de lui ouvrir. Un lion, qui cherche à le manger, se présente, mais il n'a pas de bracelets et sa voix est si grosse que l'homme reconnaît un fauve et refuse de lui ouvrir. Le lion va voir un sage qui lui conseille de manger du miel, de s'étendre au soleil, la gueule ouverte, et de laisser les fourmis lui rendre la voix plus fine. Le lion put ainsi tromper le vieillard et le dévorer. Le lion est non seulement puissant, mais on lui attribue aussi des pouvoirs magiques. En Kabylie, on croyait que lorsqu'il rencontrait une personne, il ne lui sautait pas dessus immédiatement, mais lui donnait un coup de queue : la personne, devenue comme inconsciente, le suivait jusqu'à son antre où il la dévorait.