Une vingtaine de personnes, pour la plupart des femmes qui balayaient les rues de Mogadiscio, ont été tuées, ce dimanche matin, par l'explosion d'une bombe, tandis que la Somalie s'enfonce dans la crise après l'annonce de la démission de dix des quinze ministres du gouvernement. L'explosion s'est produite dans le quartier K4 du sud de Mogadiscio où plusieurs dizaines de femmes étaient employées par des associations locales à nettoyer les rues, laissant des scènes de carnage sur la chaussée. «Elles étaient en train de balayer la rue quand une énorme explosion a secoué tout le quartier. J'ai compté jusqu'à quinze corps, pour la plupart des femmes dont les corps ont été déchiquetés », a affirmé un témoin. Selon lui, une quarantaine de personnes ont été blessées. «Le nombre de victimes ne cessent de grimper», a assuré un autre témoin, alors que des habitants s'efforçaient d'organiser les secours et de transférer les blessés à l'hôpital. «Il y a du sang partout, des morts, des blessés dans toute la rue», a-t-il ajouté. «Je n'ai jamais vu un tel carnage. D'après ce que j'ai pu voir, ce sont toutes des femmes qui nettoyaient le quartier», a-t-il poursuivi. Le quartier où s'est produite l'explosion est fréquemment le théâtre d'attaques d'insurgés contre les forces éthiopiennes et les soldats somaliens. Le gouvernement somalien avait conclu en juin, dernier, sous l'égide de l'ONU, une trêve avec une partie de l'opposition islamiste, dénoncée, cette semaine, par les insurgés du mouvement des Shebab. Un cessez-le-feu aurait dû intervenir le 9 juillet dernier, pour une période initiale de trois mois, mais l'accord a divisé l'opposition, la frange la plus dure insistant pour que les troupes éthiopiennes quittent le pays avant le début des négociations. La crise a pris une tournure politique cette semaine avec la démission annoncée des deux tiers du gouvernement et le limogeage du maire de Mogadiscio.