Coïncidence n L'attentat de ce mercredi matin, intervient, quelques heures seulement avant la visite d'Etat du président libanais, Michel Sleimane, en Syrie. Onze Libanais, dont sept soldats, ont été tués dans un attentat à la bombe qui a frappé, ce mercredi matin, la ville de Tripoli dans le nord du Liban, a indiqué un responsable de la sécurité. «Dix-huit blessés sont encore traités dans les hôpitaux et certains d'entre eux sont dans un état grave», a ajouté le responsable. «Plusieurs blessés ont quitté les hôpitaux après avoir reçu les soins nécessaires», a-t-il précisé. L'attentat s'est produit le jour même de la visite en Syrie du président Michel Sleimane, la première d'un chef d'Etat libanais depuis le retrait syrien du Liban en 2005. «Dix personnes, dont sept soldats de l'armée libanaise, ont été tuées et 24 blessées dans l'attentat» qui s'est produit dans la rue Massarif dans le centre de Tripoli, a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat. La bombe a explosé à proximité d'un bus avec des soldats parmi ses passagers. Selon les premières estimations «20 kg de matières explosives» auraient provoqué la déflagration, a indiqué le responsable de la sécurité. Des lambeaux de chair ont été projetés par la puissance de l'explosion sur les toits des bâtiments proches du lieu de l'attentat. Des membres de la Croix-Rouge libanaise, dépêchés sur place, évacuaient les blessés. L'attentat est survenu aussi au lendemain du vote de confiance accordé par le parlement au gouvernement libanais d'union nationale dirigé par Fouad Siniora. Il s'agit du premier gouvernement formé le 11 juillet après une longue crise politique entre la majorité, soutenue par l'Occident et la plupart des pays arabes, et l'opposition, proche de Damas et Téhéran. La crise avait dégénéré en mai en affrontements violents, faisant 65 morts, et le pays avait failli basculer dans une nouvelle guerre civile. La ville de Tripoli a été le théâtre d'affrontements confessionnels intermittents qui ont fait 23 morts depuis le mois de mai. Ces combats, qui avaient pris fin fin juillet, avaient opposé à plusieurs reprises depuis mai des sunnites à des habitants appartenant à la communauté alaouite, une branche du chiisme, dans plusieurs quartiers de la ville côtière. L'armée avait ensuite dépêché des renforts qui se sont déployés dans les zones des affrontements, le quartier alaouite de Jabal Mohsen – dont les habitants soutiennent majoritairement l'opposition dirigée par le Hezbollah –, et Bab al-Tebbaneh, à majorité sunnite et fief de la majorité anti-syrienne.