Au moment où les yeux de toute la planète étaient braqués sur Pékin pour assister au somptueux show inaugural des jeux Olympiques-2008 et apprécier la puissance, l'esthétique et les avancées socio-économiques et culturelles d'une nation et de la civilisation chinoises qui ne sont plus à présenter, le football reprenait ses droits chez nous. Et malheureusement, ce coup de starter n'a pas été des plus agréables puisque dès le premier match, un banal derby algérois se déroulant à Rouiba entre l'USM El-Harrach, le revenant en Nationale Une, et le Mouloudia d'Alger, le pseudo événement tourna vite à l'émeute, à la violence et à la casse. Plusieurs actes déplorables ont été enregistrés dans cette paisible ville à l'ouest d'Alger où une bijouterie a été dévalisée, des champs de légumes dévastés, des bagarres à l'arme blanche et autres dépassements en ont refroidi plus d'un. L'hélicoptère de la police qui tournoyait pendant des heures dans le ciel de Rouiba donnait à cet après-midi de jeudi 8 août des allures de «guerre» tant la haine affichée par les supporters pour un simple match de pousse-ballon était incompréhensible. Et ce n'est pas la rivalité sportive entre les deux clubs qui va nous contredire. Même les appels à la sportivité des présidents Amrous et Laïb n'ont réussi à faire chuter la tension ou freiner la violence à fleur de peau chez les supporters. Le service de l'ordre mobilisé pour ce match a été impressionnant, mais avant le début de la rencontre, l'escalade par les Harrachis, armés de barres de fer et d'armes blanches, de la tribune réservée aux Mouloudéens, a créé une panique indescriptible et engendré des blessés lorsque certains fans du MCA ont escaladé le grillage qui les sépare du terrain. Rouiba, ville morte où tous les commerces avaient baissé rideau, a connu des échauffourées à la fin du match, n'était l'intervention à chaque fois des forces de l'ordre pour séparer les supporters zélés des deux camps, notamment les «Kawassir» (nom donné aux ultras Harrachis). Des pneus brûlés, de la casse partout et des scènes désolantes d'hystérie de la part de supporters bourrés de psychotropes et autres substances donnaient au décor des allures désolantes de fin du monde. Merci pour le spectacle. Cela promet une saison très mouvementée devant la passivité des instances et des pouvoirs publics apparemment dépassés par cette expression récurrente de la violence qui se banalise tous les jours dans un pays où tout est violence. Pékin, c'est loin.