La perchiste russe Yelena Isinbayeva et la Kényane Pamela Jelino (800 m), seules au monde dans leurs disciplines, cherchent adversaires en finales lundi soir à Pékin. Isinbayeva, qui a déjà tout gagné, l'a encore répété à Pékin : «ma première adversaire, c'est moi-même». Quitte à passer pour une prétentieuse. La championne de Volgograd, qui réside entre Monaco et Formia (Italie), a les moyens de son ambition qui, centimètre après centimètre, l'a déjà fait monter à 5,04 m, le 29 juillet dans la Principauté. C'était son 23e record du monde, et le 13e en plein air. Après avoir stagné pendant deux saisons, Isinbayeva a repris ses bonds en avant cette année, échaudée par les progrès et les propos de Jennifer Stuczynski (4,92 m). Stimulée aussi par les 50 000 dollars qui tombent à chaque nouvelle marque planétaire. Pour sa part, Jelimo, 18 ans, a commencé à voir la couleur de l'argent cette année seulement. Pour le plus grand intérêt de son manager belge, qui la fit signer juste avant les Championnats d'Afrique, début mai à Addis Abeba. Du côté de Kapsabet, pépinière de champions dans la Rift Valley, le talent est souvent jeune. Spécialiste à ses débuts du 400 m, Jelimo a trouvé son bonheur dans le double tour de piste. Au point d'effacer en début de saison sa compatriote Janeth Jepkosgei, la championne du monde en titre.