Embarras n La mort, hier, en Afghanistan, de dix soldats français, mettrait certainement plus de pression sur le président français quant à la présence contestée des troupes françaises dans ce pays. Cette crainte explique certainement, la précipitation du président français qui s'est rendu immédiatement en Afghanistan où il a rendu hommage aux dix soldats français tués lundi dans des combats contre les talibans, dans l'attaque la plus meurtrière contre les troupes internationales en Afghanistan. M. Sarkozy a agi aussi vite craignant une réaction de mécontentement et d'hostilité de la part des partis de l'opposition et de l'opinion publique qui ne voient pas la nécessité de la présence des troupes françaises dans ce pays, considérant que cette guerre d'Afghanistan, comme celle de l'Irak, ne concerne pas la France. M. Sarkozy, qui a affiché un pro-américanisme sans précédent en France, a voulu remonter le moral des soldats français qui ont payé le prix fort en Afghanistan alors qu'ils ne sont là que pour soutenir la présence internationale menée par les Américains et les Britanniques. Il faut rappeler que la décision de Paris de dépêcher, en mai dernier, 700 soldats supplémentaires en Afghanistan a créé une véritable polémique en France où même la rue française a manifesté pour dénoncer cette décision unilatérale de Sarkozy et pour dire que cette guerre est celle des Américains. Les socialistes ont aussi soulevé un tollé général au Parlement français pour dénoncer cette décision et même demandé le retrait immédiat des troupes françaises d'Afghanistan. Le chef de l'Etat français en visite en Afghanistan a été accompagné par les ministres des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et de la Défense, Hervé Morin. Le président français et les deux ministres se sont recueillis devant les cercueils des dix soldats, dans la chapelle ardente dressée dans le camp. Une centaine d'insurgés islamistes avaient pris en embuscade une unité de reconnaissance se déplaçant à pied sous un «feu nourri», tuant aussitôt neuf soldats dans les rangs français. Il a fallu l'intervention d'une force de réaction rapide et un soutien aérien rapproché pour dégager les troupes. Une trentaine de combattants talibans auraient été tués, selon Hervé Morin. Un dixième soldat, parmi ceux dépêchés pour récupérer les blessés, est mort , lorsque son véhicule blindé s'est renversé. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière pour l'armée française depuis l'attentat contre l'immeuble le Drakkar à Beyrouth en 1983 (58 morts).