A l'instar de toutes les plages du pays, l'image des enfants vendeurs n'épargne pas le décor d'El-Kadous. En effet, ils sont nombreux à y débarquer chaque jour pour proposer aux estivants différents produits : pain traditionnel, gâteaux, thé, tabac à chiquer et cigarettes. «Ma mère et mes deux sœurs se lèvent tôt le matin et préparent les galettes. A dix heures, elles me remplissent un panier et je viens tout droit ici. Elles insistent surtout sur le prix (25 DA/ la pièce) et de ne pas vendre à crédit», témoigne un enfant ayant quitté les bancs de l'école, selon ses dires, à la dernière année du palier du primaire. «J'étais brillant à l'école, mais la pauvreté de mes parents m'a contraint d'abandonner. Ce n'est pas tout le monde qui réalise ses rêves, non ?», conclut-il, fataliste. D'autres bambins ne dépassant pas les 15 ans, scolarisés et issus de familles défavorisées habitant les environs de la plage, proposent des glaces et de l'eau minérale fraîche. «Je fais, au minimum, trois navettes entre la plage et la maison car je ne peux vendre que du frais», révèle Merouane, 13 ans, aidé dans sa tâche par son cousin‚ âgé, lui, de 10 ans. En exerçant cette activité durant l'été, ces enfants veulent gagner un peu d'argent afin d'aider leurs familles à faire face à deux grandes épreuves : le ramadan et la rentrée sociale. Il faut dire aussi que certains enfants exercent cet emploi saisonnier «par passion et non par nécessité. A la maison, on s'ennuie. Nous vendons des cigarettes juste pour gagner notre déjeuner, glaces et transports», assure un groupe de bambins qui se disent «permanents et inamovibles» sur ce site.