De toute l'Afrique, seul le Maghreb a connu l'ours ou ursus archos, attesté au paléolithique et, selon certains témoignages, dans l'antiquité. Cependant, alors que l'ensemble de la faune préhistorique figure dans l'art rupestre, l'ours n'est pas représenté. Certains auteurs pensent qu'à cette époque déjà, il avait disparu. Mais de nombreux auteurs de l'antiquité en parlent. A commencer par Hérodote (Ve siècle) qui le mentionne parmi les animaux les plus communs de la Libye : «(…) la partie occidentale, celle des cultivateurs, est très montagneuse, boisée et riche en bêtes. C'est chez eux que se trouvent les serpents de très grande taille, les lions, les éléphants, les ours, les aspics, les ânes portant des cornes et les cynocéphales et les acéphales qui ont les yeux dans la poitrine, du moins à ce que disent d'eux les Libyens, et les hommes et les femmes sauvages». (IV, 191-192). Les serpents de grande taille et les lions seront signalés par les auteurs ultérieurs, de même que l'aspic, un reptile voisin de la vipère mais très venimeux. Les «ânes pourvus de cornes» sont identifiés aux antilopes chevalines ou l'antilope bubale, les cynocéphales (hommes à tête de chien) seraient des singes, quant aux acéphales, les hommes sans tête, il s'agit peut-être d'hommes à la tête couverte, comme c'est le cas pour les Touareg qui se déplacent la face voilée.