Talents. C?est un tout-terrain à sa façon. Il touche à tout et ça semble lui réussir. Il chante, il écrit et compose, il est habile de ses doigts, il enseigne même la musique à des enfants? bref, c?est à se demander si ce caméléon dans son domaine a une faille. Quant à ce vaste métier dans lequel il évolue comme un poisson dans l?eau, à l?aise sous les projecteurs comme devant ses élèves, il n?y a rien à dire : ce personnage ne semble vraiment pas s?ennuyer. Mouloud El-Aïb est un homme chanceux et sa bonne étoile a fait qu?il naisse au c?ur d?une famille d?artistes. Avec un père musicien dans un conservatoire, il ne pouvait passer à côté d?une telle passion. Bercé par les notes du répertoire chaâbi, Mouloud intègre l?association Fen wa adab en 1985, pour enrichir ses connaissances en la matière. A 14 ans, il apprend alors à «manipuler» la mandoline, les percussions, le violon et la kandja. Bref, les instruments musicaux n?ont plus aucun secret pour lui. Et question d?ajouter un atout majeur, il complète le tout avec le chant. Jusqu?en 1989 alors que l?association ferme ses portes, le jeune prodige a eu la bonne idée de former un petit orchestre entre potes du quartier. Quelque temps après, il intègre le conservatoire de Kouba où il est né. Studieux et désireux d?apprendre, il décroche des diplômes d?honneur pour l?excellent travail qu?il effectue. Petit à petit l?artiste penche vers le style chaâbi, ayant comme professeurs des monuments dans le domaine, Abdelkader Chercham et Derouch. Mais pour Mouloud, la musique n?a pas de frontière. Il décide de faire partie de l?orchestre d?un second conservatoire, mais cette fois-ci à Alger, aux côtés de Boudjemaâ Fergane. Il rejoint ensuite l?association Inchaâr pour se frotter à la musique andalouse. Deux ans après, Mouloud El-Aïb vise plus haut et se lance dans un domaine plus large, mais qui ne l?éloigne guère de son amour pour la musique puisqu?il devient professeur de musique instrumentale dans un institut. Généreux et passionné, il partage son savoir avec ses élèves. Le musicien a même tenté sa chance en tant que chanteur. En 1998 il sort un album chaâbi intitulé Madloum composé de 7 morceaux, écrits et composés par Abdelhamid Bouaroua. Cela n?a pas dû trop l?intéresser, vu qu?il s?est limité à une seule cassette. Actuellement, son objectif reste de loin l?enseignement, peut-être qu?il se reconvertira à la chanson un peu plus tard. D?ici à là, souhaitons-lui bonne chance.