Musique Le festival de jazz, une rencontre musicale initiée par le Centre culturel français d?Alger, s?est poursuivi mercredi et jeudi, à la salle Ibn Zeydoun, en drainant un public nombreux et connaisseur. Après la prestation musicale de Richard Galliano, mardi dernier, un mélange de jazz et de tango, deux nuances musicales judicieusement combinées donnant ainsi naissance à une peinture musicale à grande sensation, un jeu d?instruments adéquat qui a subjugué le public, vient, mercredi, le tour de Louis Winsberg. Ce guitariste, qui a le talent au bout des doigts, a su d?une manière magique, enchanter l?assistance. Son style de musique est nouveau et unique : Louis Winsberg mêle, d?une façon surprenante et avec une certaine tonalité flamenco, jazz et musique indienne. Ce jeu musical si savamment magnifié par des accents divers est remarquablement renforcé par le chant de José Montealegre, une voix, fervente, passionnée et chaude. Ravis par le jeu et l?interprétation, on reste littéralement charmé. Il y avait dans le jeu et l?interprétation de la beauté, de l?harmonie et de l?équilibre. Les trois ont révélé une poésie que seul l?être doté d?une profonde sensibilité peut percevoir. Louis Winsberg s?est distingué devant un public averti par une interprétation musicale recherchée. Ces compositions chamarrées constituent une ouverture sur les autres cultures musicales, des ponts entre les univers d?horizons divers sagement et justement réunis dans ce combo si particulier. Sa musique est l?écriture en notes de sensations et d?expériences diverses, de rencontres et de bien d?autres souvenirs et impressions, le tout venant enrichir ce langage si merveilleux et si caractéristique. Le lendemain, jeudi, Mario Stantchev et son sexet sont venus clôturer «Jazzaïr 2004». Celui-ci, qui a offert au public des partitions musicales, s?est distingué, quant à lui, par un jazz qui rejoint un parcours classique. Sa musique riche et colorée est habilement architecturée et singulièrement orchestrée, elle se nourrit profondément de quelques maîtres du jazz contemporain. C?est une musique malicieuse, perspicace, mêlant étonnement et d?une manière imaginative, l?intelligible à l?affectif deux éléments essentiels dans l?accomplissement de son jeu qui se définit par une écriture musicale consistante et de qualité et en même temps témoigne d?excellentes improvisations. La musique de Mario Stantchev laisse admirablement entendre les touches du piano, le souffle du cuivre et le chuchotement métallique des cymbales? Le tout tendrement associé pour donner lieu à de belles compositions musicales. Parfois, Mario Stanchev, et cela, semble-t-il, par un souci de rappeler ses origines (ce qui s'impose), introduit dans son jeu quelques accents bulgares. Mario Stantchev est, en effet, marqué par ses racines slaves. Son secret, c?est qu?il a suivi «un chemin singulier entre les musiques improvisées, la culture classique européenne et le jazz». Un bouillon de culture approprié certainement à son tempérament. Une personnalité plurielle !