Lors d'une de leurs rencontres à Bangkok en novembre 2005, Lee Chin répond à ses questions tout en menant ses affaires au téléphone. A l'issue d'un de ces coups de fil, il assure Hill que des intermédiaires étaient en train d'approcher des joueurs du Ghana en vue de la Coupe du monde 2006. Deux jours avant le 8e de finale entre le Brésil et le Ghana, ils se parlent à nouveau : «Il m'a dit que le Ghana allait perdre avec au moins deux buts d'écart», rappelle-t-il. Après une belle résistance, le Ghana s'incline finalement 3 à 0 devant la Selecçao : «Je ne dis pas que tous les joueurs ghanéens ont été achetés, mais je dis qu'il y a eu, c'est certain, quelque chose autour de ce match», insiste Hill. Au cours de ses investigations, Hill rencontre Stephen Appiah, un joueur ghanéen, qui reconnaît avoir été en contact avec des organisateurs de paris : «Les intermédiaires sont constamment là dans tous les tournois. Moi, j'ai reçu de l'argent deux fois lors du Mondial-1997 des moins de 20 ans et les JO-2004. Pas pour perdre mais pour gagner», explique-t-il calmement à son interlocuteur. Hill évoque également un ancien international ghanéen, un temps entraîneur des moins de 17 ans de son pays, qu'il a vu jouer le rôle d'intermédiaire entre parieurs et joueurs.