Position n Il a esquissé les contours de sa politique s'il est élu président. La convention républicaine de St-Paul (Minnesota, nord) a désigné officiellement, mercredi soir, John McCain, candidat à la présidentielle américaine de novembre. M. McCain a obtenu plus des 1 191 voix nécessaires à l'investiture. M. McCain, sénateur de l'Arizona (sud-ouest) âgé de 72 ans, doit accepter formellement sa nomination, ce jeudi. Vétéran de la politique, John McCain, aborde en homme aguerri sa vraisemblable dernière grande bataille : la conquête de la Maison-Blanche. Cheveux blancs et teint pâle, ce vieux routard de la politique a toujours trouvé l'énergie pour revenir sur le devant de la scène. Né en 1936, il est l'héritier d'une dynastie militaire au service des Etats-Unis depuis l'Indépendance, au XVIIIe siècle. «Héros» de la guerre du Vietnam, le matricule «624 787» fut prisonnier pendant cinq ans dans les geôles du «Hanoï Hilton», où il subit torture et isolement. Il en porte encore aujourd'hui les stigmates : une démarche raide et des difficultés à lever les bras. Son visage est aussi marqué par les séquelles d'un cancer de la peau soigné en 2000, qui lui interdit tout bronzage, en dépit du puissant soleil de l'Arizona (sud-ouest), un Etat qu'il représente au Sénat depuis 21 ans. Il garde parfois de son passé militaire des accents belliqueux, «va-t-en guerre», selon ses détracteurs qui caractérisent sa manière de faire de la politique. Le candidat républicain a été l'un des premiers membres de son parti à critiquer la Maison-Blanche pour avoir envahi – avec trop peu de soldats – l'Irak. Il affirme,aujourd'hui, que l'armée américaine y restera jusqu'à la victoire et même «cent ans s'il le faut», et qu'il préférerait «perdre l'élection que perdre la guerre». Le conflit russo-géorgien a également mis en lumière sa conception de la diplomatie. L'ex-président Vladimir Poutine ? «Un homme dangereux», dit-il. Les ambitions de Moscou ? Restaurer «l'empire russe». Reste que son expérience dans l'armée et sa participation à de nombreuses commissions parlementaires sur la défense et la politique étrangère font de lui un acteur très respecté dans ces domaines. Homme de convictions plus que d'appareil, il a parfois agi en franc-tireur en tournant le dos aux parlementaires républicains ; ou à George W. Bush lui-même, son rival pendant les primaires de 2000.