Impasse n Leurs revendications socioprofessionnelles étant toujours insatisfaites, les syndicats autonomes de la fonction publique comptent recourir à de nouveaux mouvements de grève. Jeudi, la Coordination nationale des syndicats autonomes de la fonction publique (Cnafp), regroupant plusieurs syndicats, a annoncé la couleur à la suite d'une réunion tenue à Alger. La décision est prise : renouer avec la protestation juste après le ramadan. Les responsables syndicaux ont été unanimes à dénoncer la dégradation persistante du pouvoir d'achat des fonctionnaires, la stagnation des statuts particuliers et notamment la fermeture des portes de dialogue avec ses syndicats, qui n'ont pourtant plus rien à démontrer concernant leur force de mobilisation et leur représentativité. Le porte-parole du Snapest, Meziane Meriane, a tenu à dénoncer l'attitude des pouvoirs publics qui «refusent toujours d'ouvrir les portes du dialogue aux syndicats autonomes, malgré leur engagement et leur disponibilité à contribuer à l'amélioration des conditions des fonctionnaires de l'ensemble des secteurs». La question des statuts particuliers constitue, rappelons-le, la principale revendication des syndicats autonomes, sachant que toutes les autres revendications sont étroitement liées à ce statut. Ils s'interrogent, en effet, sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à bloquer la finalisation de ces statuts particuliers, en dépit «de la disponibilité de l'argent». L'action de protestation risque d'être plus puissante avec la présence de l'intersyndicale autonome de la fonction publique qui pourrait rejoindre la Cnafp afin de constituer un front commun. D'ailleurs, c'est pour cette raison que la Cnafp n'a pas encore arrêté la date du début de la protestation, sachant que les syndicats ne se sont pas encore prononcés sur la question. Pour sa part, le conseil des lycées d'Algérie brandit la menace de paralyser les établissements scolaires. Le CLA réitère, dans un communiqué rendu public au terme de son université d'été, ses revendications et dénonce le mutisme des pouvoirs publics. Il dénonce notamment le report de la promulgation du statut particulier de l'enseignant. Le même syndicat estime que la dernière mouture de ce statut est défavorable à l'évolution de la carrière, en instaurant de nouveaux grades tels que «enseignants par excellence», «professeurs experts», «professeurs coordinateurs» et dont l'attribution se fait selon des critères opaques. Le Cla réclame également une promotion chaque cinq ans pour motiver les enseignants ainsi que l'instauration d'une liste d'indemnités (qualification, récupération psychologique, rendement, nuisance). Par ailleurs, le conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a expliqué dans une étude réalisée récemment, que le salaire d'un enseignant ne devrait pas être inférieur à 100 000 DA, au vu de l'inflation et de la cherté de la vie. Le syndicat menace, pour sa part, de recourir à la grève si le ministère de tutelle continue à ignorer les revendications des enseignants. L'après-ramadan promet, donc, d'être une période chaude dans la vie syndicale…