«Les grèves symboliques n'ont pas d'impact sur le gouvernement.» L'action commune, chantée sur tous les toits, par les différents syndicats autonomes, reste au stade de la gestation. La Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique a décidé de débrayer les 13 et 14 avril. Les autres organisations, qui n'ont pas tranché cette question, sont invitées à prendre part à ce mouvement de protestation de 2 jours. «Nous sommes en discussions avec les autres syndicats pour les rallier à cette grève», nous a affirmé hier, Lyès Merabet, porte-parole de la Coordination. Jusqu'à hier, les initiateurs de cette grève ont renforcé leurs rangs par deux autres syndicats, activant sous la houlette de l'Intersyndicale. Il s'agit, selon Merabet, du CLA et du Syndicat des enseignants en paramédical. Interrogé sur la non-concrétisation des appels à l'unification de l'action syndicale, notre interlocuteur répondra que «chaque syndicat a ses statuts, son règlement intérieur et sa propre vision par rapport aux moyens de revendication». Pour notre interlocuteur qui est également SG du Syndicat national des praticiens spécialisés de la santé publique (Snpsp), «l'unification de l'action syndicale prendra le temps qu'il faut pour arriver». Du côté de l'Intersyndicale, l'action de protestation n'a pas été arrêtée en raison de divergences entre le Cnapest et les autres organisations. Le Cnapest, principale organisation de ce bloc syndical, a proposé, le week-end passé, de déclencher une grève de 7 jours, nous a indiqué son chargé de l'information, Ali Lemdani. Les autres organisations de l'intersyndicale, poursuit Lemdani, n'ont pas pris acte de notre proposition et se sont dits favorables pour une grève ne dépassant pas les 2 jours. Les réunions de l'Intersyndicale regroupant 7 organisations tenues jeudi et vendredi, se sont déroulées, faut-il l'indiquer, en l'absence du Snte. Notre interlocuteur expliquera que le Cnapest ne peut pas suivre «des grèves symboliques», et ce, pour ne pas se trouver en déphasage avec sa base. Selon lui, la durée de 7 jours de grève a été fixée lors de la tenue du conseil national qui a vu la participation de 43 wilayas dont Illizi. Lemdani précisera dans ce contexte que «les grèves symboliques n'ont pas d'impact sur le gouvernement. On a déjà initié des grèves de 3 jours qui n'ont rien donné». Et d'ajouter: «Un bon nombre de nos structures de wilaya veulent aller maintenant vers une grève illimitée.» Soulignons, quant à ces divergences, que la quasi-totalité des syndicats autonomes ont annoncé une escalade de la protestation par le recours à des grèves cycliques ou illimitées. D'autre part, Lemdani Ali, ne manquera pas de réagir aux dernières déclarations de Tayeb Louh, ministre du Travail. Celui-ci a indiqué en effet, «que l'Ugta est le seul syndicat représentatif dans la Fonction publique et dans le secteur économique.» Lemdani dira, à ce sujet, que le ministre est en contradiction avec lui-même. Car, argumentera-t-il, «si les syndicats autonomes ne sont pas représentatifs pourquoi alors les agréer.» Ceci avant de conclure que «les syndicats autonomes ont prouvé leur représentativité dans les différents débrayages qu'ils ont menés.» Il convient de rappeler enfin, que malgré la spécificité de chaque corporation, les revendications des syndicats autonomes s'inscrivent toutes ou presque, dans le même registre. Celui de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs et leur reconnaissance en tant que partenaire social. Autant de dénominateurs communs qui n'ont pas suffi, du moins pour le moment, à mettre un terme à l'émiettement des syndicats autonomes.