Résumé de la 1re partie n Après la mort de Julius César Germanicus, Tibère l'honore hypocritement en lui dédiant le plus grand camée jamais réalisé. Le camée est serti dans un cadre d'or émaillé, orné des figures des quatre évangélistes. Sans doute les archives qui accompagnèrent le précieux camée à Constantinople étaient-elles mal tenues car, à partir de cette époque, on décide que le bijou superbe provient... du temple de Salomon, depuis longtemps détruit. On a aussi oublié Tibère et Germanicus, car on annonce que le sardonyx sublime représente tout simplement... «le triomphe de Joseph à la cour de Pharaon». Rappelons que Joseph, fils de Jacob et de Rachel, en butte à la jalousie de ses frères, a été vendu par ceux-ci et s'est retrouvé en esclavage chez Putiphar, chef de la garde du pharaon. L'épouse de Putiphar, trouvant Joseph très à son goût, lui fait des propositions «malhonnêtes», auxquelles notre prophète refuse de répondre. La perverse créature accuse alors Joseph de «harcèlement sexuel» et le fait jeter en prison. Mais le pharaon apprend qu'il a le don de prophétie, il le fait libérer et Joseph, enfin triomphant, est nommé «Premier ministre» du pharaon. On conçoit, avec un peu d'imagination, qu'on ait pu remplacer les parents de Germanicus par les protagonistes de l'histoire de Joseph... Le «camée de Germanicus» reste ensuite bien tranquille jusqu'au XIIIe siècle. C'est l'époque où règne l'empereur Baudouin II, qui monte sur le trône de Byzance dès l'âge de onze ans. Le pauvre enfant qu'on oblige à épouser la fille du régent, Jean de Brienne, est pris entre deux menaces : les Bulgares et l'empereur grec de Nicée. Il se rend par deux fois en Europe pour demander de l'aide, puis, chassé de Constantinople par Michel Paléologue, se réfugie en Italie. Dans sa recherche désespérée de mercenaires, Baudouin fait flèche de tout bois pour se procurer de l'argent. Il vend le camée à... Louis IX, futur saint Louis. Il lui fait un «blot» avec la... couronne d'épines... Sans facture ni garantie. Louis IX, le roi saint, le fils de la redoutable Blanche de Castille, installe camée et couronne dans la Sainte-Chapelle, au cœur de Paris. En 1342, Philippe VI de Valois est sur le trône de France, que lui dispute Edouard III d'Angleterre, lui-même fils d'Isabelle de France, fille de Philippe IV. Ces problèmes de succession provoquent des combats qui coûtent fort cher... En 1340, Edouard III se proclame roi de France et commence, sans le savoir, la guerre de Cent Ans. Philippe VI cherche à emprunter, et s'adresse au pape Clément VI. Mais celui-ci exige des garanties. Il demande qu'on lui remette le «grand camée», et c'est le trésorier de la Sainte-Chapelle en personne, Simon de Braelle, qui lui apporte le précieux bijou jusqu'en Avignon, où réside le Saint-Père. Puis c'est le désastre de Crécy. Il semble très improbable que le camée revienne jamais à la cour de France. Enfin arrive Charles V, et la richesse revient, protégée par l'épée et la trogne de Du Guesclin. Les finances royales sont rétablies. Les coffres du roi regorgent d'or, de bijoux, de pierres précieuses : rubis, saphirs, émeraudes, vaisselle d'or, croix précieuses. On dénombre cinquante couronnes d'or différentes dans le trésor royal. C'est dire si le souverain français a les moyens (à suivre...)