Résumé de la 66e partie n C'est un mendiant inoffensif, qui passe son temps à mendier dans la journée et qui dort, la nuit, dans une cage d'escaliers. C'est l'hiver et cette année-là, il fait très froid à Alger. Les gens qui sortent de chez eux, pour se rendre au travail ou à l'école, sont emmitouflées dans leurs manteaux et dans leurs capes. Beaucoup portent aussi des bonnets ou des châles… Le vieux Salah est roulé dans sa vieille couverture, la tête posée sur le sac en jute où il range ses affaires et qu'il sort le soir du réduit où il le cache. Couverture et sac sont crasseux et usés : ils ne doivent pas tenir chaud au vieux clochard ! Des personnes charitables lui descendent, presque chaque soir, des soupes. On lui fait aussi des tisanes, parce que, chaque soir, il est pris de quintes de toux. — Tu devrais aller voir le médecin… — A quoi bon, les médecins sont des charlatans ! — Si c'est une question d'argent, on peut faire une collecte ! — Non, non, je vais bien… La toux, ce sont les courants d'air… Il ajoute, en souriant. — Ce qu'il me faut, c'est un toit… On compatit à son malheur, mais personne n'est prêt à lui offrir son toit ! Ce matin, en descendant de son appartement, un locataire, Belkacem, le voit, en train de tenter de se lever. Il fait des efforts, mais n'y parvient pas. — Eh, vieux écervelé, tu as déjà bu ! Le clochard lui lance un regard désespéré. — Non, non, je n'ai pas bu ! — Alors, lève-toi ! — Je ne peux pas ! Il fait de nouveau des efforts, mais sans succès. — Attends, je vais t'aider ! Il lui tend la main et le redresse. — ça va mieux ? — Oui… mais je respire difficilement ! Il se tient la poitrine. — Tu es mal en point ! — Tu devrais aller à l'hôpital… Je t'y conduis, si tu veux ! — Non, non, je préfère me reposer ! — Alors, tu ne vas pas aller mendier ? — Non… Il ajoute, en souriant. — Je prends congé aujourd'hui ! — Tu es sûr de ne pas bouger ? — Oui… De toute façon, je ne peux pas ! — Bien… Je monte dire à ma femme de te descendre à manger ! — Que Dieu te récompense ! Il s'allonge sur son carton et ne tarde pas à dormir. (à suivre...)