Résumé de la 1re partie Salah, un clochard, dort dans la cage d'escalier d'un bâtiment du front de mer, à Alger? C'est l'hiver et, cette année-là, il fait très froid à Alger. Les gens qui sortent de chez eux, pour se rendre au travail ou à l'école, sont emmitouflés dans leurs manteaux et dans leurs capes. Beaucoup portent aussi des bonnets ou des châles. Le vieux Salah est roulé dans sa vieille couverture, la tête posée sur le sac de jute où il range ses affaires. Couverture et sac sont crasseux et usés ; il ne doivent pas tenir bien chaud au vieux clochard ! A neuf heures, en descendant acheter le journal, Boualem, un retraité, s'étonne de voir le clochard dans la cage. A cette heure, habituellement, il vagabonde dans les rues. L'homme le dégoûte, mais il a pitié de lui. Et s'il faisait une bonne action, ce matin ? S'il lui apportait un bon café et des croissants chauds ? Boualem achète son journal puis il passe au café du coin et prend une tasse de café, il passe ensuite à la boulangerie où il achète des croissants et, ainsi chargé, il retourne dans la cage d?escalier. Il dépose le café et les croissants et, surmontant son dégoût, il secoue le clochard : ? Hé, réveille-toi ! C'est l'heure de prendre le petit-déjeuner ! Mais Salah ne bouge pas. Boualem le secoue plus fort et lui arrache la couverture. La tête du vagabond roule sur le côté, les yeux grand ouverts. ? Ah ! crie le retraité, effrayé. Le clochard est mort. Des gens accourent et, eux aussi, constatent la mort du vieil homme. ? Il faut appeler une ambulance ! dit quelqu'un. ? A quoi bon une ambulance, dit Boualem, puisqu'il est mort. lI faut plutôt appeler la police ! La police arrive quelques instants plus tard. La porte de l'immeuble est envahie par une foule de curieux. ? Reculez ! Reculez ! dit l'inspecteur de police. Tandis qu'on attend une ambulance pour emporter le cadavre, les policiers interrogent les locataires de l'immeuble pour connaître l'identité du mort. ? C'est Salah, dit Boualem. ? Salah, c'est un prénom, dit le policier qui interroge. Vous ne connaissez pas son nom ? ? Non, personne ne connaît son nom. ?Il a peut-être une famille? Des gens viennent le voir? ? Non, il n'a personne, en tout cas, personne ne vient le voir ! On fouille ses poches ; il n'a pas, évidemment de papiers. C'est alors qu'on songe à ouvrir son sac de jute. On le vide plutôt, en le tenant par le bout le moins crasseux. De vieux vêtements tombent et? une pluie de billets de banque : plusieurs centaines, plusieurs dizaines de milliers de dinars. On comptera en tout quatre-vingt millions de centimes ! Le clochard du boulevard front de mer était millionnaire ! Et personne ne savait que le sac de jute, que l'on regardait avec dégoût, contenait une fortune !