Honneur n Lorsque rien ne va plus dans le football algérien, même si en ce moment on assiste à un réveil des Verts, il y a toujours un représentant qui répond présent. C'est bien la JS Kabylie. Engagés dans une coupe de la CAF aux allures incertaines au départ, après leur élimination en Ligue des Champions africaine par les Camerounais de Coton Sport de Garoua (qui au passage sont en passe d'aller en finale), les Canaris du Djurdjura ont vite pris goût à ce nouveau challenge. Malgré deux défaites en déplacement et sur le même score de (1 à 3) contre El-Merrikh du Soudan et l'Asante Kotoko du Ghana, la JSK a su répondre au match retour en renvoyant le même tarif de (3 à 1) à ces deux adversaires, dont le dernier en date était hier soir dans un stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou en délire. Et comme les redoutables Tunisiens de l'ES Sahel, détenteur de la dernière Ligue des Champions, avaient grignoté le gazon de ce même stade (0 à 1), les Algériens se retrouvent premiers de leur groupe avec 9 points, soit à deux longueurs d'avance sur les Ghanéens de l'Asante et les Sahéliens de l'Etoile qu'ils croiseront dans quelques jours à Sousse. D'ores et déjà ce match ce match contre l'ESS s'annonce plus que capital pour les Canaris où un seul point les sépare de la finale. Qui l'eût cru, il y a seulement quelques semaines lorsque le tirage au sort de cette coupe de la CAF a mis notre représentant dans ce groupe très relevé et même explosif ? Mais quand on s'appelle la JSK et qu'on demeure le meilleur club algérien sur le continent (14e en Afrique et 197e au monde), les choses se passent souvent autrement. Dans les grands moments, le club kabyle répond la plupart du temps présent pour représenter dignement l'Algérie, ce qui fait la différence avec les autres clubs du pays qui, eux, n'arrivent toujours pas à se surpasser et manquent de cette dimension de forteresse continentale. Hier, face à des Soudanais très coriaces, alliant physique et pressing tactique, les hommes de Younès Ifticène ont réussi à sortir le grand jeu, notamment en seconde mi-temps où leurs défenseurs maliens Demba et Coulibaly et Ouznadji signèrent un succès sans bavure qui leur permet de rêver sérieusement à un nouveau sacre qui viendrait garnir leur vitrine déjà bien riche avec six coupes continentales (2 coupes des champions, une coupe des vainqueurs de coupe et trois coupes de la CAF dans son ancien format). Et comme la JSK a de la générosité et que son statut est véritablement national, son président, Moh-Chérif Hannachi, a décidé de verser la recette du match contre El-Merrikh aux sinistrés de Ghardaïa. Cela fait rappeler l'année 2001, où quelques jours seulement après la catastrophe des inondations meurtrières de Bab El-Oued, le club du Djurdjura avait offert son second sacre en coupe de la CAF aux victimes de cette tragédie. Est-ce un autre signe prémonitoire ? Il faut y croire car à Sousse, les coéquipiers d'Abdeslem joueront leur va-tout pour au moins ramener ce petit, mais ô combien précieux point qui les emmènera en finale, un stade où les représentants algériens n'ont jamais connu de défaite. En effet, à six reprises, la JSK a su faire honneur à la nation, même durant les moments les plus difficiles qu'a connus le pays, et pas seulement le football. Tout le monde se souvient de cette belle victoire en coupe des vainqueurs de coupe en 1995 contre les Nigérians de Julius Berger, alors que le terrorisme était à son paroxysme, ou bien les trois glorieuses successives de la CAF (2000, 2001 et 2002) qui ont fait chavirer tout un peuple meurtri. Et ces victoires ont bien compté, non seulement chez les supporters kabyles, mais dans les cœurs de tous les Algériens, c'est pourquoi la JSK a cette responsabilité et ce standing d'ambassadeur de notre football qu'elle assume avec honneur et dignité.