Initiative n Le président de l'Assemblée nationale mauritanienne a proposé, jeudi, une sortie de crise basée sur un retour au pouvoir du président déchu Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour superviser une élection présidentielle anticipée. Cette annonce n'a pas été sans effet puisque le Front national pour la défense de la démocratie (Fndd) en Mauritanie, coalition de partis hostiles au putsch du 6 août, a considéré vendredi que les propositions de Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée depuis l'élection en mars 2007 du président déchu constituaient un «bon cadre de discussion» pour sortir de la crise. M. Ould Boulkheir, avait estimé qu'une sortie de crise passait par le retour au pouvoir du président renversé pour superviser une élection présidentielle anticipée. Le Fndd «voit dans cette initiative qui préconise le retour à la légalité incarnée par le président élu comme base de solution, un bon cadre de discussion», selon un communiqué publié vendredi soir. Le Front anti-putsch «se tient disponible pour en examiner les développements lorsque s'engagera un débat sérieux dans les conditions objectives et démocratiques requises», conclut son texte. Le Fndd a refusé de participer aux journées de concertation que la junte veut organiser dans les jours qui viennent, sous le titre «Etats généraux de la démocratie». M. Ould Boulkheir a prôné jeudi «le retour au pouvoir de M. Ould Cheikh Abdallahi pour une période déterminée», suffisante pour l'organisation d'une élection présidentielle «libre et transparente» et la «formation d'un gouvernement de consensus chargé de conduire l'élection». Il a souhaité une «formule» qui garantirait un avenir aux membres de la junte, aux commandes du pays depuis deux mois. Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui dirige la junte, a, de nouveau, affirmé, hier, vendredi à la radio La voix de l'Amérique qu'une élection présidentielle allait être organisée. Il a déclaré n'avoir «rien décidé encore» sur sa candidature, en soulignant néanmoins qu'un militaire était en droit de se présenter s'il quittait l'armée. En effet, à la question de savoir si «en cas d'élection présidentielle, il serait candidat, avec ou sans l'uniforme ?», l'auteur du putsch a répondu : «Le problème n'est pas posé pour le moment (...), c'est aux Mauritaniens de décider ce qu'ils veulent pour leur pays.» «S'agissant de l'armée, il est interdit aux militaires de se présenter. Donc, un militaire qui veut se présenter doit quitter l'uniforme», a-t-il souligné en invoquant les dispositions constitutionnelles. «En ce qui me concerne, je n'ai rien décidé encore», a-t-il ajouté.