Richesse n Caractérisé par ses grands rochers qui couvrent de larges espaces, le village de Tala Bouzrou est un gisement important de pierre taillée. Tala Bouzrou (la fontaine rocheuse), comme son nom l'indique, est une région montagneuse et rocheuse qui compte plus de 13 000 âmes. Ce grand village se trouve à cinq km du chef-lieu de la commune de Makouda (à quelque 17 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, sur la route de Tigzirt). Le relief rocheux de la région ne permet pas le travail de la terre. Même l'olivier peine à s'accrocher à ces gigantesques rochers. De ce fait, seule l'agriculture vivrière est pratiquée par les villageois. Dans les sept bourgades éparpillées çà et là, pour travailler la terre, il faudrait disposer de moyens financiers conséquents pour procéder au défrichement des terrains et les débarrasser de toutes sortes de pierres qui forment un obstacle majeur pour les labours et autres tâches. Les rares habitants qui ont tenté l'aventure dans l'investissement agricole ont échoué. Ce qui signifie qu'un simple paysan ne pourra jamais se lancer dans cette activité. Cependant, si cette pierre naturelle est indésirable pour les agriculteurs, elle est, en revanche, une source de revenus pour plusieurs familles. Beaucoup de jeunes qui ont quitté les bancs de l'école très tôt et se trouvent au chômage, ont fait de cette matière un moyen pour gagner leur vie et aider leur famille. Bien plus, ils parviennent à exprimer leurs dons en travaillant la pierre pour en faire de la pierre taillée. Cette pierre taillée décorative qui orne les façades des villas dans plusieurs villes comme Alger, Blida ou Tizi Ouzou est le produit du travail manuel effectué par ces jeunes qui trouvent un plaisir à façonner cette pierre comme il se doit pour en faire presque des œuvres d'art. Tala Bouzrou est parmi les rares régions dans la wilaya de Tizi Ouzou où l'on travaille la pierre. A travers toute la wilaya, seules trois communes sont connues par ce genre d'activité : Yakouren et Azazga à l'est de la wilaya et, bien entendu, Makouda. Ces régions recèlent, en effet, des gisements importants de pierre. De nombreuses personnes viennent d'Alger, de Blida ou des autres régions du pays pour acheter cette pierre destinée à la décoration des habitations. Cependant, il faut savoir que ce travail est très difficile. Il nécessite beaucoup d'efforts physiques et une grande maîtrise des techniques d'extraction et de taille. Pour obtenir la forme finale, il faut passer par plusieurs étapes : extraire et casser la pierre, la tailler puis la couper suivant la forme voulue. «C'est pour cette raison que la pierre taillée coûte très cher. Celui qui ne dispose pas de moyens financiers importants ne pourra jamais espérer décorer son habitation de cette précieuse pierre surtout celle qui est destinée à la décoration des balcons, des piliers et des cheminées», explique un jeune qui a fait de la taille de pierre son métier. Diverses formes sont, en effet, données à la pierre par ces artisans : on y trouve des gorges, des corniches et mêmes des chaînes. Sur place, la pierre taillée est cédée de 4 500 à 5 000 DA/m2 et celle dite la «mosaïque» (autre forme de pierre, moins piquée) est cédée à près de 4 000 DA. Le prix varie également selon la qualité de la matière utilisée. La pierre de Tala Bouzrou est, par exemple, plus chère que celle qui provient de certaines régions d'Azazga.