La fermeture des sièges des APC est souvent un moyen utilisé par les populations pour faire entendre leur cri de détresse quand toutes les voies de recours se sont avérées vaines. Hier, la wilaya de Tizi Ouzou a connu des manifestations de ce genre. A Draâ El-Mizan, les habitants de la cité Indépendance ont procédé à la fermeture des sièges de l'APC et de la daïra pour protester contre la décision d'expulsion rendue par la justice suite à une requête introduite par l'APC. La décision date d'une dizaine d'années, mais n'a pas été appliquée et ce n'est que récemment, lorsque la commune a saisi la force publique pour mettre en pratique ladite décision et dépêché sur les lieux des engins pour entamer la démolition des vieilles bâtisses, que les habitants sont descendus dans la rue pour s'y opposer. Ces derniers sont 250 familles qui occupent des maisons de fortune audit quartier depuis 1962. Ils refusent de quitter les lieux arguant le fait qu'ils n'ont nulle part où aller et qu'ils risquent de se retrouver dans la rue. Pour sa part, l'APC semble décidée de récupérer son bien car le terrain qui abrite le bidonville lui appartient. Plus loin, dans la commune de Tadmaït, ce sont les veuves de chahid soutenues par les enfants de chouhada, qui ont fermé l'APC pour s'opposer à la construction d'une mosquée au lotissement frères Mezaguer appelé communément Cité Baghdad. Le problème date de quelques années lorsqu'un groupe d'habitants a demandé la construction d'une moquée. Le terrain ciblé est à proximité de l'école primaire du quartier située en contrebas du mont Sidi-Ali-Bounab. La réalisation d'une mosquée à proximité d'un établissement scolaire, de surcroît une école primaire, n'est pas du goût de la majorité des habitants du lotissement qui se sont opposés à l'idée et la pétition que des individus ont voulu faire signer afin d'obtenir la construction de la mosquée, n'a pas récolté un nombre suffisant de signatures. Un habitant affirme qu'«un tel projet serait dangereux vu les risques de manipulation sur les enfants. En outre, des terroristes sont souvent venus s'approvisionner dans le quartier d'où la menace d'une récupération. Les pratiquants ont l'embarras du choix pour faire leur prière. Ils peuvent descendre en ville ou aller dans les quartiers voisins et ce n'est pas loin.» Actuellement, ajoute notre interlocuteur, l'espace qui appartient à la commune sert de lieu de rencontre pour les hommes notamment les personnes âgées qui viennent y faire un brin de causette. «Et s'il faut y construire quelque chose, pourquoi ne pas faire un jardin, un stade ou une crèche ?». La décision appartient à la commune…