Emulation n En matière de banditisme, les femmes apparemment n'ont rien à envier aux hommes aujourd'hui. Nous rapportions l'année dernière dans ces mêmes colonnes l'histoire de cette mère de famille du quartier de Maraval d'Oran qui a préféré tuer sa mère de ses propres mains que de lui restituer ses bijoux. La jeune femme a tendu un véritable traquenard à sa maman. Sous prétexte que ses bijoux étaient disponibles et qu'elle pouvait venir les récupérer, la jeune femme poussera le cynisme jusqu'à servir du café et des gâteaux à sa victime qu'elle droguera avant de la découper dans la salle de bains en quartiers avec un morceau pour la tête, un autre pour le tronc et deux autres pour les bras et les jambes. Cette descente aux enfers qui ferait fuir n'importe quel homme normal n'empêchera pas ce bourreau en jupe d'opérer avec une tranquillité déconcertante et de confier même à sa fille quelques morceaux de corps encore sanguinolents dans un cabas avec pour mission de les éparpiller quelque part où personne ne passe jamais. La jeune fille sera arrêtée à la sortie d'Oran, au village de Canastel, son attitude bizarre ayant attiré les services de sécurité. Les policiers qui ouvriront le sac ont dû certainement avoir le choc de leur vie. Pour la petite histoire, le mari n'était au courant de rien et a dû avoir, lui aussi, le choc de sa vie en apprenant que sa belle-mère a été passée à la scie dans sa propre salle de bains. Et à propos de bijoux, nous assistons depuis ces deux dernières années à un phénomène tout à fait nouveau dans le grand banditisme : le braquage en plein jour de bijouteries par des jeunes femmes. Dépassé le temps où des voleuses professionnelles profitaient d'un moment d'inattention du bijoutier pour piquer une petite bague ou un pendentif en or. Dépassé le temps où des arnaqueuses échangeaient chez le bijoutier, par un extraordinaire tour de passe-passe, des pièces en toc ou en plaqué contre des pièces authentiques et prenaient aussitôt la poudre d'escampette. Aujourd'hui, des voleuses qui n'ont pas de temps à perdre avec des salamalecs, braquent directement des bijoutiers, les assomment et s'enfuient avec leur butin. Un bijoutier d'une grande avenue marchande d'Oran, ayant pignon sur rue, a failli, il y a deux ans, perdre la vie face à des assaillantes jeunes mais bien décidées à lui faire la peau.