Résumé de la 3e partie Au début de l'hiver, l?orphelin fut encore plus maltraité que par le passé par les habitants de la grande maison. Les hommes, sur le seuil de leur maison, crièrent : ? «Quoi ? N'est-ce point petit ? Que peut-il bien vouloir faire ? Qu'il retourne chez lui !» Et les jeunes filles dirent : ? «Il est devenu fou !» L?orphelin se fraya un chemin à travers les habitants du village comme si ce n?était que du menu fretin. Il se mit à courir. Il était tellement léger que ses talons semblaient toucher sa nuque, et la neige, en tourbillonnant, étincelait de toutes les teintes de l'arc-en-ciel en se dispersant sous ses pas. Il monta tout en haut du glacier à la force de ses bras. Soudain, sans savoir d'où il venait, un ours énorme leva une patte vers lui. Le petit se tourna une fois sur lui-même, saisit l'animal par ses pattes de devant et le jeta contre le glacier, de sorte que les os s'y écrasèrent et le corps de l'ours tomba en bas, sur la glace, aux pieds des assistants, les villageois qui l'avaient suivi. Il leur cria : ? «C'est là ma première capture ! Enlevez-lui la peau et dépecez-le.» Les gens pensèrent : ? «Le second ours le tuera sûrement !» Une fois encore, le spectacle se répéta, et le corps du second animal fut jeté sur la glace. Puis vint le troisième ours. L?orphelin le saisit par les pattes de devant, le fit tournoyer au-dessus de sa tête et en frappa l'un des hommes qui s'était approché de lui. Aussitôt le petit s'écria: ? «Celui-ci s'est conduit cruellement et injustement avec moi !» Il frappa un second homme en hurlant : ? «Celui-ci m'a traité encore plus mal, il m'a laissé avoir faim.» Puis il en frappa un troisième, un quatrième, un cinquième et tous se mirent à fuir, saisis d'une épouvante sauvage. Mais il arriva derrière eux et alla vers sa mère adoptive à qui il remit les deux peaux d'ours, en disant : ? «Voici une peau pour ton lit et une autre pour te couvrir.» Puis il lui ordonna de dépecer la chair du troisième ours et de la faire cuire. Les habitants de la grande maison le prièrent d'entrer dans leur demeure. Mais il ne fit que jeter un regard par-dessus le seuil, selon son habitude, et dit : ? «Je n'entrerai pas, à moins que l'un de vous ne vienne me soulever par les narines, comme auparavant.» Personne n'osa plus le faire, maintenant ; sa vieille mère adoptive s'approcha alors de lui et le fit. (à suivre...)