Plan n Le gouvernement irakien a décidé, ce mardi, à l'unanimité, d'apporter des changements au projet d'accord âprement négocié avec Washington et qui prévoit la fin de la présence US d'ici à la fin 2011. Dans une interview à la chaîne Al-Arabiya mise en ligne sur son site, le chef de la diplomatie irakienne Hoshyar Zebari a estimé que le Parlement ne se prononcerait «probablement pas» sur le projet d'accord avant la présidentielle américaine du 4 novembre. Selon la télévision irakienne al-Charqia, des ministres appartenant aux deux principaux partis sunnite et chiite, le Front de la Concorde nationale et l'Alliance unifiée irakienne, ont pesé de tout leur poids pour imposer l'idée de changements. L'accord, baptisé Sofa (Status of forces agreement), vise à donner un cadre légal à la présence militaire américaine en Irak, à l'expiration le 31 décembre 2008 du mandat de l'ONU. Des divergences, notamment sur le calendrier de retrait des troupes et l'immunité des soldats et civils américains, retardent sa signature. Le projet d'accord prévoit la fin de la présence militaire américaine avec le retrait total des troupes d'ici à la fin 2011 et permet à la justice irakienne de juger des soldats américains accusés de crimes graves commis hors de leurs bases et hors mission. Le projet prévoit aussi que les Irakiens puissent demander le maintien de troupes américaines pour l'entraînement de l'armée irakienne au-delà de cette date. Dans l'état actuel, M. Maliki n'est pas assuré d'obtenir la majorité simple de 138 voix sur 275 pour avaliser le texte par le Parlement. Les Kurdes, qui disposent de 53 voix, ont déjà fait savoir qu'ils soutiendraient le projet. Les groupes parlementaires sunnites ont émis des réserves. Les partis chiites ont fait état de leurs divergences, les partisans du leader radical Moqtada Sadr étant opposés à l'accord alors que les groupes plus proches du pouvoir le soutiennent, parfois timidement. En réaction à ce projet, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Robert Gates, a estimé que l'absence d'un accord avec Bagdad sur la présence militaire en Irak aurait des «conséquences dramatiques» et il est urgent d'y parvenir. «Il y a seulement deux alternatives : le Sofa ou un nouveau mandat de l'ONU, mais aujourd'hui nous n'avons pas l'assurance d'obtenir ce que nous voulons en retournant à l'ONU», a-t-il ajouté. «Il faut vraiment que nous obtenions cet accord» visant à donner un cadre légal à la présence militaire américaine en Irak, à l'expiration le 31 décembre 2008 du mandat de l'ONU, a-t-il conclu. «C'est un bon accord, pour nous et pour eux», a-t-il insisté.