Risques n Le fumeur est menacé par 27 maladies potentielles dont le cancer du poumon et de la peau. Le tabagisme entraîne quelque 15 000 décès par an, soit trois fois plus le nombre de morts par accidents de la circulation. Le constat a été fait par le pr Salim Nafti, pneumo-phtisiologue, au service des maladies respiratoires à l'hôpital Mustapha d'Alger. D'après le Pr Nafti, qui s'est exprimé, hier, en marge des journées de formation sur le tabagisme, initiées par la société algérienne de pneumo-phtisiologie à l'Ins d'Alger, le sujet fumeur est menacé par 27 maladies potentielles en l'occurrence les cancers du poumon et de la peau, l'impuissance sexuelle et les maladies des dents et de la bouche. D'ailleurs, argue-t-il, l'ONS considère le fumeur comme étant un malade. Donc, il doit obligatoirement consulter son médecin pour être informé sur les risques qu'il encourt, mais surtout, pour être aidé à arrêter de consommer la nicotine qui le mène droit à la toxicomanie. C'est dans cette optique que l'association veut agir afin d'organiser et d'ouvrir des consultations à travers le territoire national. «D'où la nécessité d'organiser le premier séminaire de formation de médecins à travers l'ensemble des régions du pays. Nous avons initié une soixantaine de praticiens, qui viennent de toutes les régions du pays pour garantir les consultations à ces malades (fumeurs)», dira le professeur Nafti qui est également président de la société algérienne de pneumo-phtisiologie. D'après notre interlocuteur, jusque-là l'Algérie ne bénéficie pas de ce genre de consultation médicale. «Dorénavant, le fumeur, un sujet en détresse, saura où il devra s'adresser», dira-t-il.A propos de la lutte contre ce fléau sans cesse croissant en Algérie, le pneumo-phtisiologue préconise la prévention primaire comme étant le seul moyen efficace pour amener les enfants à s'éloigner de cette «épidémie». Pour cela, une action dirigée par ladite société (SAP), sera menée dans les écoles pour faire de la prévention primaire.» Nous allons mettre en place des ateliers pour apprendre aux enfants qu'on peut vivre heureux sans tabac. Donc, il faut absolument éviter cette première cigarette qui est le début d'un tas de problèmes», dira le professeur, Mme F. Scander, membre de la société algérienne de pneumo-phtisiologie qui chapeaute cette action préventive. Elle souhaite que les chefs d'établissements et les enseignants adhèrent à cette démarche sachant que le département dirigé par Benbouzid a donné son OK à une telle initiative. Enfants âgés entre 11 et 14 ans 24% fument ! n Selon l'étude de 2007 sur le tabagisme, réalisée sur un échantillon de ménages de la wilaya d'Alger, 24% des enfants de la tranche d'âge de 11-14 ans fument des cigarettes. La même enquête fait ressortir que le taux est encore très élevé chez les enfants âgés entre 11 et 21ans, en enregistrant un pourcentage de 39%. C'est dire que le phénomène du tabagisme est en plein évolution et les taux enregistrés sont quand même assez inquiétants. «Puisque c'est une maladie qui s'installe sérieusement, il faut penser sérieusement à y faire face», avertit le Pr Nafti. D'après le pneumo-phtisiologue, les conséquences seront fâcheuses sur ces générations à l'avenir.»Ceux qui fument aujourd'hui, auront tous le cancer dans vingt ans», avertit-il.