Alternative n Outre son manque de légitimité, l'APN ne joue pas son rôle, selon Mme Louisa Hanoune qui appelle à sa réhabilitation ou à sa dissolution. Lors d'un point de presse tenu hier au siège de son parti, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a qualifié le bilan de l'actuelle Assemblée populaire nationale de «catastrophique». Elle n'a pas hésité à interpeller le président de la République afin d'intervenir pour réhabiliter l'APN, ou à défaut la dissoudre. Louisa Hanoune s'explique : «Nous sommes vraiment outrés par le vote dogmatique par lequel la fausse majorité à l'assemblée a pu procéder à l'adoption de la loi de finances 2009, mais aussi par les provocations dont nos députés ont fait l'objet lors de la plénière.» A noter que le PT n'a pas approuvé le projet de loi de finances mais n'a tout de même pas voté contre, optant pour l'abstention. Louisa Hanoune a, en effet, reconnu qu'«il existait quand même des points positifs dans cette nouvelle loi». «Même si l'ensemble des décisions contenues dans ce projet, sont en contradiction avec l'intérêt du pays surtout celles liées au volet économique, il y en a certaines qui sont positives et qui méritent d'être encouragées comme celles portant sur la création de 65 000 nouveaux postes d'emploi», argumente-t-elle. Ce qui est grave, selon la porte-parole du PT, c'est que les députés de la majorité votent des lois menaçant les intérêts de l'Algérie en confortant ceux des pays étrangers. «Il est clair qu'aujourd'hui il existe des contradictions au niveau de plus grand sommet de l'Etat. Alors comment pourrait-on expliquer le fait que ceux qui prétendent soutenir le programme du président de la République votent contre ses décisions annoncées dans ses discours officiels ?», s'interroge-t-elle. Cela dit, le rejet par les partis de l'alliance présidentielle, des amendements, proposés par ses députés, constitue la cause principale de mécontentement du PT. «Et pourtant certains d'entre eux répondent aux mêmes directives du président de la République comme celle liée à l'organisation du marché du médicament et l'industrie pharmaceutique», s'étonne Hanoune. Pour rappel, le président de la République a affiché son intention d'organiser ce marché lors de son discours en juillet dernier en proposant même aux laboratoires étrangers d'investir 30% de leurs bénéfices en Algérie. «Nous avons demandé que la taxe sur le droit d'inscription des médicaments étrangers soit révisée et revue à la hausse», a affirmé la porte-parole du PT qui précise qu'à travers cette proposition le PT veut encourager la production locale du médicament pour qu'«on cesse d'importer les produits pharmaceutiques produits en Algérie». Une proposition qui a pourtant été à l'origine «des cafouillages» et «incidents malheureux» qui ont eu lieu la semaine dernière au siège de l'APN ou certains députés «n'ont pas hésité à provoquer directement les députés du PT», rappelle Louisa Hanoune. Chiffres à l'appui, la SG du PT a estimé que la nouvelle loi de finances diminue le budget destiné à l'agriculture de 34 milliards de dinars par rapport à ce qu'il était en 2008. Ce qui, fait-elle remarquer, va en contradiction avec les décisions de la relance agricole annoncées par le gouvernement.