Le dossier des disparus est mal traité, selon elle. Un an et demi après son approbation, un bilan sur la réconciliation nationale s'impose. C'est ce qu'a déclaré hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. «Un bilan sur la réconciliation nationale doit être soumis et discuté à l'Assemblée populaire nationale», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse animée hier au siège du parti. Il s'agit de dégager les instruments politiques pour parachever le rétablissement de la paix par la prise en charge de l'ensemble des victimes de la tragédie. Louisa Hanoune a estimé, d'ailleurs, que le dossier des disparus est mal traité. La réhabilitation des disparus et la recherche de la vérité sur leur mort doivent être, selon elle, sérieusement prises en charge. Notons que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourreddine Yazid Zerhouni, a évoqué, hier, ce sujet en marge de la cérémonie de sortie de promotion d'agents de l'ordre public de l'Ecole de police de Aïn Benian. Interrogé justement sur le bilan de la réconciliation nationale, M.Zerhouni a estimé qu'il est positif. Pour lui, cette démarche «a apporté sa part dans la sécurisation, la stabilisation et la réconciliation de notre société avec elle-même». Louisa Hanoune a voulu, en outre, expliquer la position de son parti vis-à-vis du programme du gouvernement. L'abstention du PT est argumentée par le fait que le programme contient des contradictions. «Nous avons fait une comparaison avec le programme de 2004 et nous avons trouvé beaucoup de différences», précisera Mme Hanoune. Ces différences concernent, a-t-elle ajouté, la définition de la réconciliation nationale ainsi que des questions économiques comme la privatisation. Elle a tenu à préciser que du point de vue de la loi 01-04 portant privatisation, le ministre doit présenter un bilan devant les députés. «Il est le seul responsable des résultats des décisions de privatisation», a-t-elle avancé. Elle a aussi fait remarquer que «la suppression du portefeuille des participations, au sein du nouveau gouvernement, est un facteur de soulagement» pour son parti. Il s'inquiète plutôt du sort réservé aux 145 entreprises relevant de ce secteur. Le Parti des travailleurs réaffirme que le système des concessions constitue un danger pour la sécurité nationale. Concernant la révision de la loi électorale, le PT conteste l'idée d'écarter les partis qui obtiennent 4% des voix. «L'exclusion des petits partis n'est pas acceptable», selon Mme Hanoune qui précise: «Nous nous opposons contre toute atteinte à l'organisation politique.» Louisa Hanoune a été, par ailleurs, interrogée sur la prochaine visite du président français Nicolas sarkozy. «Les deux peuples ont besoin d'une amitié solide», a-t-elle dit. Pour Mme Hanoune, il n'y a aucun intérêt de compliquer les relations avec l'affaire du colonialisme. «Nous n'avons pas besoin d'excuses car l'indépendance a été arrachée et non pas offerte», a-t-elle poursuivi. S'agissant de la proposition du président libyen Mouamar El gueddafi, de création d'un gouvernement africain, le PT se dit très inquiet. «C'est une atteinte à la souveraineté nationale», selon la secrétaire générale du PT. Mme Hanoune a, également, évoqué la célébration du 17e anniversaire de son parti, relevant que près de 100.000 Algériens ont adhéré à sa formation politique depuis sa création, en juin 1990.