Débat n Des cinéastes algériens présents à Bruxelles se sont dit «confiants» quant aux perspectives d'avenir du 7e art en Algérie. Une journée entière au cinéma algérien a été programmée hier par le festival, durant laquelle trois longs et courts-métrages (ça tourne à Alger de Salim Aggar, Si Mohamed U M'hand, réalisé en coproduction par Liazid Khodja, et Rachid Benallal, Frontières de Mostefa Djamdjam) ont été projetés. Une table-ronde intitulée «Entre renaissance et crise, quel futur pour le cinéma algérien» y a été organisée, au cours de laquelle Khodja et Aggar ont affirmé, après avoir fait une rétrospective du cinéma en Algérie, défini ses caractéristiques, et justifié les raisons à l'origine de la crise qu'il a connu durant la décennie noire, que toutes les conditions sont réunies pour qu'aujourd'hui il évolue «positivement». Pour Khodja, ce festival «était l'occasion pour rappeler qu'après une quinzaine d'années difficiles pour l'Algérie, en gros depuis les années 1990 jusqu'à ces dernières années, la situation en Algérie était un peu difficile. Ce qui n 'a pas permis au cinéma, entre autres expressions artistiques, de fonctionner normalement». «Si avant, pour faire un film il fallait des années de travail en raison des difficultés à trouver des financements, alors que les résultats étaient souvent à la hauteur des espérances, aujourd'hui le financement étant en amont plus facile ces quatre ou cinq dernières années», a souligné Khodja. Il a rappelé, à cet égard, les efforts déployés par l'Etat algérien pour encourager la production cinématographique algérienne et qui ont permis l'émergence d'une quarantaine de nouveaux réalisateurs. Optimiste, il a ajouté : «Il y a eu un financement d'aide important qui joue un rôle important dans le développement de la production nationale. Il y a aussi l'année 2009, avec le 2e festival culturel panafricain, et durant laquelle l'Algérie n'envisage pas seulement de produire et de continuer à soutenir la production, mais compte lancer deux projets en direction de l'Afrique». «Dix long-métrages seront financés à hauteur de 60 000 euros chacun en direction d'Africains, pour permettre à tous les grands du cinéma africain de tourner ces films chez eux pour être projetés durant le mois de juillet 2009 dans le cadre de ce festival», s'est-il réjouit. Par ailleurs, Liazid Khodja a annoncé qu'il vient de terminer un film sur l'histoire de «la jonction entre le début du siècle et 1956, la jonction entre le combat de l'émancipation sociale du mouvement syndical et ouvrier algérien et le combat du mouvement national depuis sa formation en France». Le jeune réalisateur Salim Aggar croit, en ce qui le concerne, en de «grandes perspectives» pour cet art, relevant que «les perspectives sont très grandes». «L'argent existe, les techniciens également et il y a quelques chose de très important qui se fait», a-t-il dit.