Le lancement, hier, mardi, du consortium algéro-français pour la promotion des exportations algériennes de produits agricoles frais, serait-il le début d'un envol des exportations nationales hors hydrocarbures ? Cette rencontre a regroupé une trentaine d'exportateurs algériens et français, et plusieurs responsables des secteurs de l'agriculture, du commerce et de l'industrie. Le capital du consortium est détenu à hauteur de 60% par Algex et 40% par la société française SEA Invest, a indiqué le directeur général du consortium Abdelkrim Sakhraoui. Ce consortium, constitué de trois filiales, deux implantées en Algérie et une en France, prend en charge toutes les opérations en amont et en aval des exportations, et ce, depuis la collecte des produits auprès des agriculteurs jusqu'à leur placement sur le marché étranger, a expliqué le directeur général de l'Algex, Mohamed Benini, également président de ce consortium. Le rôle principal du consortium, selon M. Benini, est de diversifier et d'accroître le volume des produits agricoles algériens exportés.C'est à partir d'un diagnostic des contraintes entravant l'exportation des fruits et légumes algériens qu'est née l'idée de création de cette entité, a-t-il précisé. M. Sakhraoui a déclaré que «l'objectif tracé à moyen terme est d'exporter pour un chiffre d'affaires annuel de 500 millions d'euros», estimant que «l'objectif est réalisable si les compétences et moyens sont réunis». Plusieurs organismes, tels la Chambre nationale de l'agriculture, l'Association nationale des exportateurs de fruits et légumes, la Société commerciale de trading et d'investissement, l'Association franco-algérienne Rapprochement des deux rives et le Terminal fruitier de Marseille ont été associés à la création de ce consortium. Cette coopération semble être l'écho que les pouvoirs veulent faire parvenir aux exportateurs nationaux qui se plaignaient dernièrement des difficultés rencontrées pour faire écouler leurs produits hors hydrocarbures sur les marchés mondiaux. Réunis, le 22 octobre dernier au siège de l'Algex pour débattre de la faible exportation des produits hors hydrocarbures, ces opérateurs avaient appelé l'Etat à jouer le rôle de régulateur en vue de «lever les entraves» qui freinent leur élan. Pour ces opérateurs, «les pouvoirs publics n'ont pas encore une vision et une politique claires» pour encourager les opérateurs économiques en vue d'un repositionnement salutaire sur l'échiquier international. De son côté, le président du Conseil national du forum des chefs d'entreprises, M. Bensassi, avait souligné les pertes que subissent les exportateurs en matière de commerce extérieur. Pour sa part, Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises, a souligné l'absence de «culture de l'exportation» chez les responsables.