Promotion n Le tir à l'arc, une discipline pas très prisée par les Algériens, a fait ses premiers pas à Blida depuis trois ans seulement. Les responsables de ce sport souhaitent développer sa pratique à grande échelle. Une activité et une discipline rares ont pu être découvertes la veille du 1er novembre à la place de la Liberté : c'est le tir à l'arc ! Des passants s'arrêtaient et des curieux accouraient voir des athlètes se caler sur le sol, se concentrer, tendre un bras puis laisser fuser une flèche qu'ils suivaient du regard : c'était la cible où des cercles permettaient d'évaluer le degré d'efficacité de chacun. M. Benia, l'entraîneur âgé de 43 ans et enseignant d'EPS dans un établissement scolaire de la ville, veillait à la sécurité du périmètre sans avoir à tendre une corde. La discipline s'imposait d'elle-même. «Nous avons à notre actif des dizaines de participations dans des pays comme la France, l'Allemagne, la Belgique, l'Egypte et nous préparons celle d'Amsterdam puis celle de Nîmes où nous serons plus nombreux», affirme Abdelkader Benia. Son association de tir à air comprimé et de tir à l'arc a été créée en 1997 mais l'activité réelle – c'est-à-dire depuis l'arrivée du matériel et des équipements de compétition – ne date que de trois ans. «La Fédération internationale de tir à l'arc, (Fita), m'a beaucoup aidé», nous confie M. Benia qui demeure persuadé que la seule médaille dans cette discipline de tir que l'Algérie pourrait obtenir c'est bien celle du tir à l'arc. «Nous avons obtenu une médaille aux derniers Jeux arabes dans ce sport qui est noble», affirme-t-il. Le tir à l'arc est un sport fait d'harmonie avec l'homme et se composant de 80% de concentration et 20% de physique. La première compétition dans cette discipline a eu lieu au mois de juillet dernier au stade Tchaker de Blida où le ministre de la Jeunesse et des Sports et le wali de Blida se sont essayés au tir. Plus de trente athlètes sont inscrits dont Ahmed Chawki, 10 ans. L'équipement nécessaire revient cher et l'assistance de la fédération internationale est à louer. Il est vrai qu'un kit du tireur à 50 000 DA ne peut être à la portée de tout le monde. Les consommables, comme les flèches, sont à différents prix et une flèche de qualité pour une compétition peut atteindre 3 000 DA. Trois séances sont programmées dans la semaine et M. Benia a tenu à remercier la commune de Blida pour l'aide apportée à la jeune association qui programme également des randonnées dans le vaste territoire du Parc naturel de Chréa. Technique, savoir-faire, maîtrise de soi, un tempérament qui tendrait à disparaître du lexique quotidien des Algériens.