Déception n «Etonnant et inquiétant qu'une telle ville ne dispose même pas d'une salle de spectacle ou d'une maison de la culture». Jamais sans doute une semaine culturelle n'a été aussi animée que celle vécue par les Blidéens avec la venue de nombreux artistes et de troupes de la lointaine Batna. Le rythme et les danses chaouis ont fait vibrer la salle Touri, habituée à la musique andalouse et qui se retrouvait soudainement envahie par les sons et les mouvements que dirigeaient Kamel Chaoui, cheb Farès, Keltoum l'Aurésienne, entre autres artistes. La salle Touri, qui date de l'ère coloniale, du temps où la ville ne dépassait pas les 30 000 habitants, s'avérera encore trop exiguë pour contenir tous ces jeunes venus en masse pour danser et chanter, bouger tout simplement. Des poètes et auteurs de Batna présents dans la salle comme Messaoudi Mohamed et Ouznadji Yahia étaient étonnés par le peu de structures culturelles que renferme la ville de Blida. «Etonnant et inquiétant qu'une telle ville ne dispose même pas d'une salle de spectacle ou d'une maison de la culture», affirme M. Ouznadji pendant que le premier nommé pointera du doigt les autorités au plus haut niveau afin que des changements s'opèrent dans ce domaine pour la ville des roses : «les autorités du pays devraient se pencher sur cette situation afin de répondre concrètement à la demande issue des potentialités qu'il nous a été donné de découvrir sur place.» Des mots venant de personnes qui ont eu pitié de la situation culturelle sur place. Les portes de la salle Touri ont été fermées au nez du public par mesure de sécurité puisque la salle ne pouvait contenir plus de 400 personnes. M. Onissi, poète, compositeur et chanteur, qui déclamait des vers, ne faisait qu'un avec les jeunes qui buvaient ses paroles. M. Semadi, directeur de la culture pour la wilaya de Blida, semblait heureux d'avoir pu donner quelques moments de joie à un public assoiffé d'animation culturelle ; même les salles d'exposition ont vu défiler nombre de familles venues découvrir les facettes de la vie quotidienne et les traditions de la région de Batna. La place du 1er-Novembre étonnait également avec la présence des «baroudeurs», au sens propre du terme. Saïfi Messaoud, responsable de l'association chaouie de fantasia s'est également dit tout heureux de donner du plaisir et de l'émotion aux Blidéennes et Blidéens. Danse des porteurs de fusil, placés en cercle et tirs soudains de baroud provoquaient la joie des spectateurs. Dur de revenir à une vie «normale» après tous ces sons venus de l'Aurès.