Evénement n La wilaya de Biskra a abrité, hier, dimanche, la deuxième édition de la Journée nationale de l'industrie artisanale. Cet événement a démontré, une fois de plus, la nécessité de prendre en charge ce fleuron de l'économie nationale. Le secteur de l'artisanat a, en effet, besoin, selon plusieurs intervenants à l'occasion de cette journée, d'une nouvelle stratégie lui permettant de sortir définitivement du carcan folklorique et familial dans lequel il est enfermé jusqu'à présent. «Il faut moderniser ce secteur à travers la création de nouvelles méthodes de gestion plus performantes. Les objectifs tracés dans le cadre de la promotion de l'industrie artisanale, resteront illusoires s'il n'y a pas de classification des métiers en mesure d'être développés. Et cela à cause de la concurrence sur le marché mondial», a déclaré Mustapha Ben Bada, ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, à l'occasion de l'ouverture officielle de la Journée nationale sur l'industrie artisanale et traditionnelle. En effet, cette journée a pu permettre aux 107 exposants venus de douze wilayas du pays, de faire connaître l'étendue de la richesse artisanale dont jouit l'Algérie. Des tisserands, des potiers, des céramistes, des horticulteurs, des sculpteurs sur bois et sur plâtre, des couturières brodeuses et des décorateurs ont émerveillé le public à travers des milliers d'œuvres exposées au complexe historique de cette wilaya. La nouveauté de cette deuxième édition réside dans sa délocalisation. «On a opté pour la tenue de la Journée à Biskra pour tenter de rapprocher les potentialités locales et de valoriser l'artisanat local», a expliqué M. Sahal Salah, le directeur de l'Agence nationale de l'artisanat traditionnel (Anat). Cependant, une attention particulière a été accordée à l'étude menée par le centre de recherches scientifiques et techniques dans les régions arides sur les dérivés du palmier dattier. Lors de la Journée d'étude consacrée à ce sujet à l'université Mohamed-Khider, Fetoume Lakhdari, directrice du centre, a fait savoir que les dérivés du palmier peuvent se substituer à des produits importés rentrant dans la production artisanale. «On peut réduire la facture des importations de la matière première pour l'industrie de l'artisanat», a-t-elle indiqué en exhortant le ministre à se pencher sur l'importance des résultats auxquels les études ont abouti. Par ailleurs, les artisans venus des quatre coins du pays sont revenus à la charge lors de cette journée pour exprimer leur désarroi. En effet, une cinquantaine d'artisans, toutes filières confondues, ont signé une déclaration qui devait être remise au ministre, dans laquelle ils ont mentionné leurs difficultés. Les problèmes soulevés concernent, entre autres, la gratuité des participations aux différents Salons régionaux, nationaux et internationaux, la révision de la durée des expositions, le problème des impôts, la sécurité sociale et surtout la question des locaux commerciaux.