Logique n Dans un pays où la paupérisation gagne du terrain, la mendicité devient forcément une pratique courante. En effet, l'aumône devient systématiquement une source de survie lorsque la pauvreté s'empare d'une société. Cette relation évidente de cause à effet est rappelée par la Fondation de la Recherche médicale (Forem). Le phénomène serait, selon la Forem, accentué par la crise que connaît l'école algérienne. «Les jeunes ne croient plus qu'ils peuvent s'en sortir en ayant fait des études», explique Abdelhak Mekki, Directeur exécutif de cette ONG. On parle, d'ailleurs, de 30% d'universitaires qui sont au chômage. Dire qu'il existe des réseaux de mendicité professionnelle est une «manière de se donner bonne conscience», affirme M. Mekki, avant de rappeler les conséquences désastreuses de la décennie du terrorisme vécue par le pays. Des milliers de veuves avec enfants sont restées, selon lui, sans aucun revenu. Et l'inflation de ces dernières années vient achever cette frange déjà mal en point en l'absence de solidarité au niveau local. Pour notre interlocuteur, la lutte contre la mendicité enfantine passe systématiquement par la formation des intermédiaires. Ces derniers sont, selon lui, censés déceler la moindre injustice à l'égard de cette frange si vulnérable de la société. Dans ce contexte, il évoque à titre illustratif les absences répétées à l'école de certains élèves pour des durées qui dépassent parfois les 10 jours. «La loi stipule dans ce cas de figure de saisir la police pour une enquête. Je parie que la majorité des directeurs ignorent ce texte de loi», assure M. Mekki. De l'avis du représentant de la Forem, le citoyen est appelé à s'impliquer davantage dans la lutte contre l'exploitation des enfants. «Le respect de l'enfant, est une question citoyenne avant d'être politique», poursuit-il. L'Algérie est signataire de la Convention internationale des droits de l'enfant reconnu texte prioritaire, mais qui demeure en hibernation en attendant que les autorités compétentes daignent enfin appliquer ses clauses. Cette convention vient s'ajouter à la législation algérienne qui protège les enfants et défend leurs droits. C'est dire que les lois existent, mais leur application fait grandement défaut.