Dégringolade n Les Américains prévoient un prix au-dessous des… 33 dollars en 2009. Dans les échanges de ce jeudi matin, le prix du baril pour livraison en décembre reculait de 92 cents à 55,24 dollars le baril. Le baril de pétrole Brent pour livraison en décembre cédait 41 cents à 51,96 dollars. La journée d'hier a été aussi marquée par un net recul des prix du pétrole, touchant un nouveau plancher depuis vingt mois, à la veille du rapport mensuel de l'AIE, qui devrait confirmer la détérioration de la demande pétrolière. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a fini à 56,16 dollars, en baisse de 3,17 dollars par rapport à la clôture de mardi, au plus bas depuis mars 2007. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a, de son côté, cédé 3,34 dollars à 52,37 dollars. Les cours continuaient de chuter dans les échanges électroniques d'après clôture. Le marché redoute notamment que le violent ralentissement de l'économie mondiale ne se reflète dans les prévisions de demande de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui devait publier, aujourd'hui, son rapport de novembre. Un sentiment de pessimisme s'est propagé sur le marché qui se trouve ainsi confronté à un déséquilibre entre l'offre, qui reste importante, et la demande. «Le marché ignore le plan de relance chinois, il ignore les discussions autour d'une nouvelle réduction de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole)... C'est un marché qui se dirige vers un changement historique, cela va prendre du temps avant que les prix ne se stabilisent», a souligné un des spécialistes. Les analystes se demandent désormais jusqu'où pourraient descendre les prix. L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'énergie (EIA) a presque divisé par deux sa prévision de prix du pétrole pour 2009, désormais estimé à 63,50 dollars en moyenne, en prenant acte d'un «brusque déclin» de la croissance de la demande mondiale. Selon certains, ils pourraient tomber, à court terme, au niveau des plus bas de l'hiver précédent, à 49,90 dollars. Mais à plus long terme, les prix pourraient rebondir fortement, comme l'a laissé entendre l'AIE. «Les capacités de réserve restent basses, et l'Opep va certainement diminuer à nouveau sa production. Historiquement, à chaque diminution, dans un premier temps la baisse s'aggrave, mais après quelques mois le marché se convainc que l'offre s'estompe et les prix remontent», a expliqué Bart Melek.