Résumé de la 18e partie n Le rapport d'autopsie du jeune Alphonse montre qu'il a été étranglé. Jeanne Weber est de nouveau arrêtée. La presse parle de nouveau d'elle. On apprend qu'après son acquittement, Jeanne a subi un genre de dépression : même innocentée, elle a dû affronter la méfiance de ses proches qui refusaient de lui confier leurs enfants. En juin 1906, elle quitte son époux et vagabonde d'une région à une autre jusqu'au jour où elle se fixe chez Bavouzet, un fermier qui venait de perdre sa femme. Un des enfants meurt, étouffé. Sa sœur, qui détestait Jeanne – qui se fait nommer Moulinet – a découvert des coupures de presse et reconnu Jeanne dans le procès des enfants de la Goutte d'Or. Elle a aussitôt donné l'alerte. Les questions fusent : la justice a-t-elle innocenté une meurtrière ? Les sommités de la médecine légale française, se sont-elles trompées dans leurs analyses ? Qui croire et qui ne pas croire ? L'avocat de Jeanne, dans l'affaire des enfants Weber, Henri Robert, se sentant pris à partie, se propose alors de défendre, une fois de plus, Jeanne. «je suis sûre que cette femme est innocente !» Il commence par critiquer le juge Belleau qui a fait appel à des médecins de province, peu compétents, pour faire une autopsie, alors qu'il a négligé les sommités parisiennes. Il exige que le docteur Thoinot, successeur de Bouardel mort récemment, refasse l'autopsie. «Seul le jugement d'un aussi grand homme est recevable !» Belleau refuse de répondre à l'injonction, mais Robert insiste et multiplie les articles dans la presse. «Le juge a peur que les conclusions de Thoinot soient différentes ! Pourquoi donc s'acharne-t-il sur cette pauvre malheureuse ? Il veut la faire condamner coûte que coûte. C'est inadmissible !» L'opinion publique fait pression et le juge doit faire appel à Thoinot. Celui-ci passe à l'action et, le 5 août, il remet son rapport. Il admet qu'à cause de la putréfaction le tissu du cou a été modifié et qu'il est impossible d'affirmer avec certitude si l'enfant a été étranglé ou non. Il critique aussi les médecins qui ont effectué les autopsies précédentes : ils n'auraient pas pénétré suffisamment dans la marque du coup pour prouver l'existence d'ecchymoses, on ne pouvait donc pas conclure, là non plus, à une strangulation. «On ne peut parler d'un homicide !» Le juge Belleau est toujours persuadé de la culpabilité de Jeanne. Il sait aussi que même s'il se trompe, Thoinot, qui jouait sa réputation, n'allait pas se désavouer. Il tente encore de renverser la situation en faisant appel à d'autres spécialistes. Ceux-ci ne refont pas l'autopsie, mais étudient les conclusions des précédents. Entre les déclarations de médecins de province et celle d'un éminent spécialiste, le choix et vite fait. On donne raison à Thoinot. Jeanne Weber est relâchée. Mais le dossier de Jeanne Weber n'est pas toujours clos.