Résumé de la 23e partie n L'autre affaire de la police allemande a trait à un enlèvement. Un commerçant a fait parvenir une lettre où il affirme avoir été kidnappé par des trafiquants. Quelques mois après, en août 1928, on découvre un corps dissimulé dans un épais bois, non loin de la petite ville de Saalfeld. Le crâne du mort est percé d'une balle. Non loin de là, on découvre, cachés dans un trou, ce qui semble être les vêtements de la victime. On trouve notamment un veston et, comme c'est annoncé dans la mystérieuse lettre, un mot, de la même écriture. «Ma dernière heure est maintenant arrivée. Prévenez la police de Fulda.» L'épouse de Alberding à qui on montre le billet reconnaît aussitôt l'écriture de son mari. «Il n'y a pas de doute, c'est lui !» Elle s'empresse aussi d'aller réclamer à sa compagnie d'assurance, l'assurance vie qu'il a souscrite en sa faveur s'il venait à mourir, soit soixante mille marks. L'assurance, flairant une escroquerie, a demandé au professeur Ernst Giese, de l'Institut de médecine légale de l'université d'Iéna, d'examiner les restes découverts dans le bois. Après avoir étudié les vertèbres du squelette, Giese déclare, sans ambages, que ce squelette appartenait à un sujet jeune qui n'avait pas encore fini sa croissance, un adolescent ou un jeune homme. En tout cas, ce ne pouvait être celui d'un adulte de trente-deux ans ! Un autre savant, le professeur Stadmüller, de l'institut de médecine de Göttingen, arrive à la même conclusion par un autre procédé. Il utilise les photographies de Alberding pour reproduire sur du papier transparent la forme de son crâne et la collant au crâne du squelette constate qu'elle ne lui correspond pas du tout. — ce ne sont pas les mêmes personnes ! Au moment où Kockel se penche sur le cas de Tetzner, l'affaire n'a pas encore connu son épilogue. Signalons, cependant, qu'en 1934, la police a mis la main sur Alberding qui se cachait dans sa chambre à coucher, à Fulda. Il sera condamné à mort, mais on ne connaîtra jamais l'identité du squelette… L'affaire Tetzner va-t-elle connaître le même épilogue ? Le représentant de la compagnie d'assurance repose la question à Kockel : — Croyez-vous que ce cadavre calciné soit celui de Tetzner ? — Franchement non, dit le professeur. — etes-vous en mesure de le prouver ? — je vous répondrai quand j'aurai procédé aux analyses du sang et des morceaux de poumons que j'ai prélevés sur la victime. — la veuve réclame le versement de la prime ! — ne faites rien tant que les analyses ne sont pas achevées ! La victime n'est pas encore identifiée ! Le professeur a employé volontairement le mot «victime» : il peut s'agir aussi bien de Tetzner, considéré comme la victime de l'accident que d'une victime de Tetzner pour faire croire à sa mort et escroquer la compagnie d'assurance ! Dans son laboratoire il va analyser l'échantillon de sang relevé sur les restes supposés de Tetzner. (à suivre...)