Réactions Les deux attentats meurtriers du 21 décembre 1988 et du 19 septembre 1989, attribués aux services secrets libyens, provoquent une réplique immédiate de la communauté internationale à l?égard de Kadhafi. Devant le refus libyen de collaborer avec les enquêteurs, le Conseil de sécurité des Nations unies, sous la pression des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne, vote, en mars 1992, la résolution 748. Désormais, la Libye est soumise à un embargo aérien, militaire et diplomatique. En novembre 1993, les sanctions sont renforcées par un gel des avoirs financiers de la Libye à l?étranger et des restrictions pétrolières. Ces sanctions vont isoler Tripoli, considéré, alors, comme une base arrière du terrorisme et comme «un ennemi de l?Occident». Durant les années 1990, le colonel Kadhafi est marginalisé et ses marges de man?uvre sont très étroites. La fin de la guerre froide renforce également son isolement. La Russie se détourne de son ancien allié libyen et Kadhafi perd son rôle stratégique sur le continent noir. Durant ces années noires, le «bouillant colonel» a trempé dans toutes les ?uvres de déstabilisation anti-occidentales et a hébergé, financé ou commandité des organisations terroristes défendant des causes diverses et variées. En effet, depuis la chute du mur de Berlin, prélude à l?effondrement de l?Union soviétique ? parrain de Tripoli à l?époque de la guerre froide ?, Kadhafi s?est retrouvé orphelin et fragilisé. Les raids meurtriers américains de 1986 n?avaient pas fait plier le colonel. Bien au contraire : il avait redoublé d?agressivité et cherché à se venger. D?où les attentats de Lokerbie, de Berlin et du DC10 d?UTA?