Parade n En raison du nombre «insignifiant» de personnels spécialisés en intelligence économique, les pouvoirs publics ont fait appel à l'enseignement supérieur. L'Etat a ainsi convié les universités du pays ainsi que certaines grandes écoles à développer des programmes de formation en intelligence économique pour fournir aux entreprises les personnels qualifiés dont elles ont besoin. A signaler qu'une action de formation a été menée de mars à septembre 2008 en faveur des cadres de la division «Intelligence économique», relevant du MIPI ; une action parmi d'autres qui est appelée à se poursuivre puisqu'elle sera suivie d'une action opérationnelle de «sensibilisation des entreprises publiques et privées, à l'effet que ces dernières s'approprient l'intelligence économique en tant que mode de pensée et d'action». Pour les autorités publiques aux yeux desquelles l'IE devrait faire l'objet d'une «prise de conscience» de la part des entreprises, il est impératif que celles-ci soient en mesure de garantir la sécurité des connaissances technologiques et industrielles qu'elles possèdent. C'est dans cette optique qu'est intervenue la communication de Djamel-Eddine Labed directeur de division de l'IE au niveau du ministère de l'Industrie et de la promotion des investissements (MIPI). M. Labed a d'abord évoqué la situation des entreprises industrielles nationales qui, a-t-il dit, sont confrontées à une concurrence rude de la part des produits importés. Chiffres à l'appui, le représentant du MIPI a souligné qu'en 2007, le taux de croissance du secteur industriel public hors hydrocarbures a été de -3%, selon les statistiques de l'ONS. D'où l'urgence, selon lui, que l'entreprise algérienne, tant publique que privée, s'adapte «à l'évolution de son environnement économique en opérant une mise à niveau du management de ses différentes fonctions et notamment la gestion de l'information stratégique, avec l'aide et le soutien de l'etat à travers les différents programmes de mise à niveau. Conscients des «menaces» qui compromettent le développement de l'entreprise algérienne, les pouvoirs publics ont réagi par l'adoption de la stratégie industrielle qui détermine les secteurs jugés prioritaires à développer, confirmé le soutien de l'etat à la relance de l'appareil industriel et enfin consacré l'appropriation de la démarche d'intelligence économique en tant que facteur de compétitivité et d'innovation pour l'entreprise. La détermination de l'Etat a été opérée, relève-t-il, de la fusion des ex-ministères des Participations et de la Promotion des investissements et celui de l'Industrie et à la faveur de laquelle une direction générale de l'Intelligence économique a été mise en place. Les missions de cette DG définies par le décret exécutif 08-101 du 25 mars 2008, se résument en les points suivants : mettre en place une banque de données relatives à l'information dans les domaines économique, industriel, technologique et des marchés ; mettre en place un réseau d'échange d'informations avec les institutions et organismes chargés de l'information économique et industrielle ; analyser et traiter les données relatives aux sciences et à la technologie ayant un impact sur l'industrie, l'investissement et les participations de l'Etat et en assurer la protection et enfin inciter les entreprises à développer des capacités en matière de décisions stratégiques, en leur facilitant l'accès à des instruments qui leur permettent de procéder, en permanence, à l'identification de leurs faiblesses, à la valorisation de leurs atouts et à l'exploitation des opportunités offertes par leur environnement.