Exigence n Les professionnels appellent à l'introduction des métiers de la plasturgie dans l'enseignement supérieur et la formation professionnelle, ainsi qu'à la création d'une école ou d'un institut spécialisé afin de développer ce secteur d'activité. L'industrie plastique et du caoutchouc connaît un manque flagrant de main-d'œuvre qualifiée, ce qui se répercute négativement sur l'achèvement des initiatives visant à développer ce secteur d'activité dont notre pays possède d'importantes «prédispositions.» Le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels ne compte, pour le moment, aucune spécialité relative à la plasturgie dans sa «longue nomenclature». Cet état de fait a été sévèrement décrié par les professionnels du secteur présents à la deuxième édition d'Expoplast. «Quand aurons-nous des ressources humaines compétentes dans la plasturgie ?», s'est interrogé un investisseur privé qui ajoute que le manque de personnel qualifié constitue l'un des plus grands obstacles au développement de ce secteur d'activité. «Les pouvoirs publics doivent prendre conscience du fait qu'on ne peut jamais développer une industrie sans qu'il y ait un réservoir important d'ouvriers qualifiés et de cadres…», souligne, inquiet, un autre investisseur. Pourtant, le ministre de la Formation professionnelle a toujours indiqué que le programme de réforme entamée dans son secteur est fondé essentiellement sur la nécessité d'adapter les plans de formation aux besoins du marché de l'emploi et de nouvelles tendances de l'économie nationale ! Il faut dire, par ailleurs, qu'il est plus que jamais temps d'inclure les métiers relatifs à la plasturgie dans la nomenclature des formations professionnelles. Les investisseurs dans ce secteur ont, en outre, interpellé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour l'introduction des spécialités de formation supérieure de plasturgie dans l'ensemble des universités du pays. Actuellement, seule l'université Ferhat-Abbès de Sétif dispose d'un département d'enseignement et de recherches en plasturgie. Selon les spécialistes et les entrepreneurs, le nombre de diplômés de cette université est cependant loin de répondre aux besoins du marché de l'emploi dans la filière. Ils ont également appelé à introduire d'autres spécialités permettant de couvrir la demande en cadres supérieurs. Il est vrai que si les instituts, universités et centres universitaires, existant dans quarante-trois wilayas, assuraient des formations en plasturgie et industrie du caoutchouc, le secteur aurait connu un grand essor. «Mieux vaut tard que jamais», affirme le commissaire du salon, Naoum Ben Amar qui estime que les métiers de plasturgie répondent parfaitement aux besoins du nouveau mode de formation LMD, fondé sur une formation pratique au sein des entreprises parallèlement à la formation théorique. «Le système LMD est appliqué dans les sciences humaines et les langues étrangères alors qu'un secteur aussi pratique et stratégique que la plasturgie n'a pas retenu l'attention nécessaire des responsables», déplore un autre entrepreneur. Les professionnels du secteur ont, en outre, insisté sur la nécessité de créer une école ou un institut de formation spécialisé en plasturgie.