Les idées en cours, au Moyen âge, dans l'Orient musulman, sur la métamorphose, se retrouvent au Maghreb. Ici, on veut comme preuve de la métamorphose, la ressemblance qui existe entre certains animaux et l'homme : ainsi le singe a-t-il des traits qui rappellent ceux de l'homme, le lézard a-t-il des pattes qui ressemblent aux mains humaines, etc., d'ailleurs certains noms étaient à l'origine de sobriquets pour désigner des hommes ou des femmes ressemblant aux animaux. Ainsi, les termes désignant le chien, le chameau, le singe... On croit aux métamorphoses provoquées par les sorciers, mais surtout aux changements intervenant en punition d'un forfait, généralement collectif. En Kabylie, il y a la légende du convoi ramenant une mariée au domicile de son mari dont tous les membres ont été transformés en singes. Le convoi, comme c'est de tradition, apportait des victuailles : couscous, œufs, beignets, galettes et crêpes. Or voici qu'un enfant en bas âge souille sa mère, celle-ci ne trouvant rien pour l'essuyer, le fit avec une crêpe. Aucun membre du convoi, témoin de la scène, n'a protesté. Dieu, irrité pour cet irrespect pour la nourriture gagnée à grand'peine par l'homme, change toutes les personnes en singes, y compris la mariée.